La France insoumise aura des candidats sur les six circonscriptions du Loiret. Comme partout en France, le « mouvement », ne dites surtout pas “parti” c’est dépassé, de Jean-Luc Mélenchon prépare déjà l’après présidentielle.

Les adhérents orléanais, porte-parole de la France insoumise.
Même au cas où le député européen n’entrerait pas à l’Elysée, localement la France Insoumise poursuivra sa (longue) marche, vers les municipales. Elle ne s’en cache pas. A Orléans la France Insoumise c’est environ 50 « inscrits » qui sont passés par le site (www.melanchon.fr), surtout depuis le discours fondateur de Jean-Luc Mélenchon en juin. Le Loiret rassemble 17 groupes locaux sur les 1 700 que compte l’hexagone.
Sans le PC
Ce n’est pas le cas partout en France, mais à Orléans pour présenter le meeting de mercredi à la presse, Jean-Marie Boutiflat constate, « le PC n’est pas venu ». Il ajoute, « nous étions prêt à discuter à condition que le PC rejoigne la charte, il ne l’a pas fait ». Moyennant quoi le Parti Communiste a présenté, il y a quelques jours ses propres candidats pour les législatives.
Passer à la sixième République
Et pourtant, comme le souligne Olivier Hicter, « ils ont été 70% des votants à soutenir Jean-Luc Mélenchon dans le département ». Allez comprendre, entre La France insoumise et le PC, c’est je t’aime moi non plus. Mais chez les amis de Jean-Luc Mélenchon, on ne souhaite pas s’étendre sur le PC. Le Front de gauche est mort aux régionales de décembre 2015, des militants de la gauche de la gauche, vieux routiers associatifs comme Jean-Marie Boutiflat, longtemps à la tête des défenseurs des étrangers en péril, comme Olivier Hicter, enseignant et adhérent au Parti de gauche, se sont reconnus dans ce mouvement qui veut « passer à la sixième République ». Pas comme Arnaud Montebourg qui veut le faire « à la Gaulliste », pour lui; Avec Mélenchon qui rendra le pouvoir, la Constituante sera faite par le peuple, pour « le peuple souverain ».
Changer les choses

Jean-Marie Boutiflat.
Et puis il y a les nouveaux, certains venus de Nuit debout ou d’ailleurs, du syndicalisme comme Jérôme Schmitt, comme Jean-Philippe Jacob, demandeur d’emploi, Véronique Seltz, économiste, et Pablo Vasquez réfugié chilien à Orléans depuis 1973. « Il faut remplacer cette oligarchie qui nous gouverne, il faut changer les choses, aujourd’hui les gens sont de plus en plus nombreux à avoir besoin de colis de la Banque alimentaire», dit Pablo Vasquez. Proche de Podémos lorsqu’elle vivait en Espagne, Véronique Seltz ne l’a pas suivi lorsqu’il est devenu un parti. Comme Jean-Philippe, c’est “le rejet des partis et l’urgence écologique” qui l’a attiré chez la France Insoumise.
Pour éradiquer la pauvreté
« L’urgence » c’est aussi la priorité d’Olivier Hicter qui lance, « nous ne sommes pas comme le PS à cautériser la souffrance des gens, on est là pour éradiquer la précarité ». Le porte-parole du Parti de gauche avait déjà été candidat aux législatives en 2012 sur la sixième circonscription, celle de Valérie Corre (PS)., avec la casquette Front de gauche. Y portera t-il les couleurs de la FI cette fois ? « Les binômes seront annoncés dans quinze jours » a indiqué lundi Jean-Marie Boutiflat. Mercredi, pour la premier rassemblement sérieux de la campagne en Loiret, les adhérents de la France insoumise plancheront sur quatre ou cinq thématiques développés par Jean-Luc Mélenchon dans son ouvrage « L’avenir en commun » qui tourne au best seller.
Mélenchon, le seul à rassembler les foules à ses meetings, comme Emmanuel Macron. Mais lui, pour Olivier Hicter, « c’est en marche arrière toute… ».
Ch.B
- Réunion publique de la France Insoumise, mercredi 18 janvier, à 20h 30, salle des Chats Ferrés (1 rue Henri Roy, près du parking, non loin du cinéma les Carmes), à Orléans.