Avec nos regards et nos espérances tournés vers le foot, nous avions quasiment oublié que le Tour de France démarre ce samedi. 198 coureurs vont s’aligner sur la ligne de départ au pied du Mont-Saint-Michel pour une première étape de 188 kilomètres.
Épreuve populaire s’il en est le Tour, plus que centenaire, 103 ans, la seule épreuve sportive que l’on peut suivre gratuitement, draine des millions de spectateurs le long des routes de France. On peut déplorer que cette édition de la Grande Boucle se contente de tutoyer la région Centre-Val-de-Loire mais d’Anger en passant par Saumur mardi elle gagnera Limoges et aura franchi la Loire sans s’y attarder.
Avant d’atteindre les Champs-Élysées le dimanche 24 juillet, la caravane cycliste sera allée à la rencontre de la multitude de territoires qui composent notre hexagone, des villes un peu mais surtout des villages et la ruralité. Combien de téléspectateurs ne se contenteront pas de suivre l’arrivée quotidienne mais en profiteront pour revisiter ou visiter devant leurs petits écrans nos riantes campagnes ? Comme les années passées plusieurs millions chaque jour. Après trois étapes relativement plates, le peloton s’offrira une première escapade dans le Massif central avant d’avaler trois autres massifs montagneux (Pyrénées, Jura, Alpes) une quantité innombrable de plaines et de collines sans parler des cours d’eau à franchir.
Le salut des terroirs au Tour
Les agriculteurs ne s’y trompent pas : à chaque tour le vélo visite les territoires. Aussi créent-ils dans la nature des visuels géants représentant, selon l’année, des cœurs, des maillots, des vélos, des cartes de France, des coqs vus du ciel. Cette année la FNSEA, principal syndicat agricole a suggéré de réaliser des agricultrices et des agriculteurs dans les champs, visuels devant illustrer le thème « de la fourche à la fourchette ». Quatorze équipes d’agriculteurs ont accepté de relever le défi cette année. Par exemple, entre Saumur et Limoges entre les kilomètres 185 et 190 le visuel proposé est dédié à la race bouchère limousine qui fait vivre 6300 familles d’éleveurs français Au cours de la dernière étape au quinzième kilomètre on pourra admirer l’hommage rendu au blé, matière première de la baguette dont les Français dévorent plus d’un milliard d’exemplaires par an.
Trois champions en embuscade
Le Tour est une compétition qui cette année favorise la montagne. « C’est le premier parcours où la montagne est étalée sur dix-sept jours. Plus qu’un grimpeur il faudra être un montagnard pour gagner » prévient Christian Prudhomme, le directeur du Tour. Vainqueur du tour 2015, en pleine forme, auréolé de son récent succès dans le Critérium du Dauphiné, le Britannique Chris Froome fait figure d’homme à abattre et le grimpeur colombien, Nairo Quintana fera tout pour priver celui-ci d’un troisième sacre, tout comme l’Espagnol, Alberto Contador.
Les espoirs tricolores reposent sur les épaules de Thibaut Pinot, troisième en 2014 et tout récent champion de France contre la montre ou encore de Romain Bardet, neuvième l’an dernier.
F.C.
Le Tour en chiffres
*Prix et primes : Au total 2 295 850 euros seront versés. Le maillot jaune vainqueur sur les Champs recevra un chèque de 500 000 euros pour lui et son équipe et un vainqueur d’étape 11 000 euros. La lanterne rouge ne reçoit pas de prime particulière, c’est 500 euros pour tous les coureurs ayant fini le Tour au de-là de la 90eme place. Le cycliste professionnel est avant tout salarié de son équipe qui assure la majorité de ses gains. L’usage est d’ailleurs que les primes soient partagées en dix parts à la fin du Tour : une pour chaque coureur et une pour le staff.
*3 535 kilomètres : seront parcourus en 21 étapes dont dix-sept montagneuses. Arrivée le 24 juillet à Paris
*23 000 policiers et gendarmes assureront la sécurité de l’épreuve. En raison de la menace terroriste chacune des 22 équipes engagées sera protégée par douze membres des forces de l’ordre