Sachant que le film se passe dans une maison de repos limite HP (Hopital psychiatrique), on y va un peu à reculons craignant la …prise de tête. Sauf que le lieu en question est en Toscane, une merveille de villa tout en ocre et oliviers. Ce n’est pas faire injure à Daumezon (l’HP de Fleury_les-Aubrais), sis dans un environnement bien moins sexy, mais tant de beauté constitue déjà un premier remède à la déprime. Au moins celle du spectateur. Pour autant les dames qu’on soigne à la villa Biondi sont bien cabossées par la vie. Mais Paolo Virzi sait les montrer sans voyeurisme facile.
Arrive Béatrice Morandini Valdirana, merveilleusement campée par Valéria Bruni-Tedeschi. Elle n’a pas à se forcer beaucoup pour jouer les grandes bourgeoises, mais elle y ajoute des doses d’hystérie et de femme déjantée-classieuse au bord de la crise de nerfs avec un talent remarquable.
Arrive ensuite Donatella, une jeune bête blessée, taiseuse tatouée qui a brûlé son début de vie par les deux bouts et qui se recroqueville dans son drame maternel que le réalisateur nous garde pour la fin. La femme mûre restée gosse entraîne la seconde, dépressive chronique mais qui se soigne, dans une cavale savoureuse. Ne pas rater la scène de la fauche d’une vieille Alpha Roméo sur un tournage de film. Rien n’empêche aussi pour le spectateur qui n’a vraiment rien d’autre à faire de sa soirée en sortant du film de gloser sur la lutte des classes entre ces deux fêlées du cœur qui au final font alliance objective.
Pour ceux qui aiment l’Italie et son cinéma éternel (comme sa capitale), “Folles de joie” est à déguster en version originale.
Ch.B
“Folles de joie” un film de Paolo Virzì
Avec Valeria Bruni Tedeschi, Micaela Ramazzotti, Bob Messini
https://www.youtube.com/watch?v=IZk_wA-nqkE