Olivia Voisin: abattre les murs des Musées orléanais

Olivia Voisin, nouvelle directrice des musées d’Orléans, prenait ses nouvelles fonctions ce jour et a accepté de nous recevoir dès ce lundi soir pour nous exposer ses projets et ses ambitions pour les cinq sites dont elle assure maintenant la direction.

“Lorsque l’on connaît son dynamisme, et le travail extraordinaire qu’elle a effectué sur les collections d’Amiens, (…) il n’y a guère de doutes que le Musée d’Orléans (…) va sortir de sa léthargie et reprendre sa place parmi les plus importants musées français”  Didier Rykner, La Tribune de l’Art

C’est donc précédée d’une réputation de dynamisme et d’efficacité, qu’Olivia Voisin, jeune conservatrice diplômée en 2011, nous arrive de Picardie où son action a visiblement marqué les esprits !

Passion et conviction

Mais le défi orléanais apparait d’une autre envergure pour notre nouvelle conservatrice puisqu’il s’agit, rien de moins, que de gérer et de dynamiser un pôle muséal constitué de cinq musées, sans véritable direction depuis plus de deux ans, et très différents par leur histoire, leur envergure et leur nature: Musée des Beaux Arts, Muséum d’Histoire Naturelle (fermé pour travaux pour trois ans), Maison de Jeanne d’Arc, Centre Charles Péguy, et Musée Historique et Archéologique.
Avec un enthousiasme communicatif, Olivia Voisin nous expose sa conception de ce qui n’est pas à ses yeux “un mouton à cinq pattes”, mais plutôt un pôle unique  où l’ensemble des différentes collections peuvent  se compléter dans une vision culturelle globale et cohérente, dans un concept qui  peut se rapprocher de l’esprit encyclopédique des Lumières.

A partir d’un “navire amiral” (voir Magcentre) qui restera le Musée des Beaux Arts, Olivia Voisin veut casser les murs des différents musées orléanais pour que la culture circule entre toutes les disciplines, et si elle a rédigé sa thèse sur les rapports entre le théâtre et la peinture, c’est bien parce que notre conservatrice est convaincue que la dimension transversale, interdisciplinaire, peut enrichir considérablement une animation muséographique innovante, basée sur le croisement de tous les arts et la synergie des compétences professionnelles.
Ainsi la rénovation du Muséum de Sciences Naturelles pourra-t-elle prendre en compte cette vision d’un dialogue entre art et science, et même si sa fermeture pour trois ans est bien sûr une privation, certains objets de ses collections pourront malgré tout, circuler dans d’autres lieux orléanais…

Ambition et séduction

Tombée amoureuse de la ville, notre nouvelle conservatrice a ainsi choisi de venir à Orléans après avoir découvert une ville dont elle mesure l’énorme travail qui a été réalisé ces dix dernières années pour mettre en valeur son patrimoine historique. Ce travail ne serait pas complet si Orléans ne retrouvait pas la place que ses musées méritent sur un plan national voire international. Orléans possède l’une des plus belle collection d’œuvres en France, malheureusement  trop méconnue par manque de valorisation, en particulier de grandes expositions thématiques indispensables aujourd’hui à la renommée d’un musée et donc d’une ville.

Bien sûr cette ambition nécessite un budget municipal qui aujourd’hui fait figure de parent  pauvre à coté, par exemple, du musée d’Amiens, une première rencontre avec Olivier Carré, maire d’Orléans, a sans doute permis d’évoquer la nécessité de soutenir financièrement ce beau projet culturel, mais Olivia Voisin compte aussi séduire les mécènes d’une région à l’évidence plus riche que la Picardie, pour soutenir son action artistique innovante, sans oublier bien sûr, une autre richesse du musée, sa dynamique et active association des Amis des Musées, dont le rôle est essentiel, aussi bien pour l’action culturelle que pour le soutien financier aux acquisitions des musées orléanais

Restera aussi à tisser ou à raviver des liens avec les autres institutions locales et régionales, le Frac (Fonds Régional d’Art Contemporain, dont le nouveau directeur vient aussi de prendre ses fonctions, voir Magcentre) et le musée de Montargis mais aussi le musée de Gien (actuellement fermé), le musée de Tours ou le dynamique musée Saint Roch d’Issoudun.

Bienvenue donc à notre nouvelle conservatrice des musées d’Orléans, que les orléanais épris de culture attendaient avec une courtoise impatience, en ne doutant pas qu’elle sera à la hauteur des défis qu’elle a choisi de relever !

Gérard Poitou

Paul Gauguin "Fête Gloannec" Musée des Beaux Arts Orléans

Paul Gauguin “Fête Gloannec” Musée des Beaux Arts Orléans

Commentaires

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  1. La formation des collégiens et lycéens doit laisser une large place aux connaissances acquises par la lecture (médiathèques), l’art sous toutes ses formes (musées) et l’expression musicale et théâtrale. Orléans a la chance d’être très riche sur ce plan. Il faut doter toutes les familles de l’agglomération d’un véritable “pass culturel” permettant l’accès le plus large possible (1 à 10 euros) maxi pour l’accès à cette culture.

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