Ouverte avec science à tous les univers musicaux, Isabella Vasilotta, jeune femme italienne de vingt-sept printemps, nouvelle directrice d’Orléans Concours International de piano, possède un CV qui force l’estime: collaboratrice de France Musique, responsable de la communication du festival Milano Musica, attachée de presse pour Sequenza, journaliste pour concertclassic.com. Vivant à Paris depuis trois ans, elle y prépare, par ailleurs, à La Sorbonne, une thèse sur le thème de l’école italienne de composition en France entre 1980 et 2010.
“Pour un stimulus incroyable”
Isabella? Voici une musicologue emplie de simplicité et d’enthousiasme qui se plaît à fréquenter tout autant le baroque que le contemporain, l’électronique voir le punk, bref, tout ce qui suscite “un stimulus incroyable”. C’est, de fait, il y a deux ans qu’elle ressentit un coup de cœur indéfectible pour le concours de piano d’Orléans lors d’un reportage pour concertclassic.com.
Aujourd’hui, cette jeune femme qui aime entre autres, les chansons italiennes des années 50 à 70, demeure toujours “curieuse de toutes les expériences qui expriment la contemporanéité » : « Tous les weekends j’adore explorer la création et, lorsque je vais assister un concert de musique contemporaine, je trouve cela tout simplement pétillant».
Scrutant avec passion la musique spectrale, le jazz, la techno ou les mélodies populaires du monde, Isabella Vasilotta aime aussi les expos et la littérature. “Il faut être omnivore » nous dit-elle. « Mais sélectionner est un exercice fondamental » poursuit-elle tout aussitôt.
“Mettre en valeur le répertoire et la figure du pianiste”
Isabella Vasilotta, qui aime l’opéra surtout lorsque le metteur en scène met “l’objet musical dans notre monde”, se souvient avec bonheur de ses interviews où les jeunes concurrents de Brin d’herbe s’ouvraient à elle. « Nous aimons cela, parce qu’avec ce répertoire nous nous défoulons, nous nous exprimons, nous sommes libres “ lui disaient-ils.
Ce que la musicologue préfère dans le Concours international de piano voué à la musique de 1900 à nos jours ? « Ce que j’aime est que ce concours met aussi en valeur le répertoire mais aussi la figure du pianiste en tant qu’interprète et parfois aussi en tant que compositeur”.
“Un rapport intime avec l’instrument”
Est-elle musicienne Isabella ? Elle se défend d’avoir poursuivi des études académique mais reconnait avoir un rapport intime avec l’instrument. C’est une façon à elle de “toucher la musique”. Isabella Vasilotta: « En vérité, je suis entrée dans le piano en tant que compositrice. Si la composition demeure pour moi importante, je ne veux toutefois pas gagner ma vie avec. Bien d’autres le font très bien et surtout bien mieux que moi. Ce que je préfère, c’ est donc pousser ceux qui ont le courage de le faire. Composer; c’est seulement pour moi indispensable. C’est ma façon d’exprimer mes sentiments et c’est aussi tout à fait privé ». Mais encore ? « Je pense que la composition nous aide à nous connaître mieux ». Nous n’en saurons pas plus. Sourire sur le jardin secret.
Joli accent de sincérité et de passion
Accueillie par Françoise Thinat après appel d’offres, invitée par cette dernière à l’accompagner à ses côtés dans l’aventure d’Orléans Concours International, Isabella parle volontiers de la fondatrice qui est toujours la fondatrice présidente de ce rendez-vous musical, kaléidoscope de talents et merveilleux lieu d’échanges : « Nous sommes de générations différentes mais nous partageons les mêmes références historiques. Je ne suis pas là pour remplacer mais pour continuer avec délicatesse un travail entrepris et que j’aime par dessus tout. » Place ainsi à un désir de “continuité très raisonnable et très raisonné”, celui que l’on pourra du reste mesurer lors du prochain concours orléanais, du 18 au 28 février prochains.
Pour la belle histoire , Isabella Vasilotta aime aussi la danse flamenco. Et de glisser, sans faux pas, cette jolie phrase : « Dans cette danse, voyez-vous, le pied qui frappe de différentes façons et qui épouse les rythmes complexes, c’est un instrument qui rappelle à l’être humain que nous sommes sur terre”. Un rêve passe… Avec un très joli accent de sincérité et de passion.
Jean-Dominique Burtin.
http://www.oci-piano.com/
Le 12e Concours aura lieu du 18 au 28 février 2016.
Finale le 28 février 2016, à 15h, au Théâtre d’Orléans.
Concert des lauréats le 14 mars 2016, au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.
Le règlement du 12e Concours est disponible : OCI_reglement web Concours 2016
Les inscriptions sont ouvertes. Date limite d’inscription : le 10 décembre 2015