Vous n’avez plus que jusqu’à la fin de cette semaine, dimanche 8 novembre 18h, pour venir découvrir l’exposition Take Me (I’m Yours) à la Monnaie de Paris et apporter votre contribution à cette exposition hors norme en accrochant un message de paix au WishTree de Yoko Ono, en échangeant un objet contre un autre avec l’œuvre de Roman Ondak, et repartir avec un sac en papier de Christian Boltanski ou une des tour Eiffel miniature proposées par Hans-Peter Feldmann.
Précipitez-vous, l’expérience, unique, vaut le détour. Ici vous pouvez en effet toucher les ouvres d’art, les utiliser, les échanger ou les emporter. Un évènement plutôt rare dans le monde feutré et généralement « glacial » de l’art contemporain. L’idée n’est pas nouvelle, puisque Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist l’avaient mise en pratique à la Serpentine Gallery de Londres en 1995. Ils récidivent à Paris en multipliant les artistes invités. Curieux non ? Oui mais pas tant que cela, quand on connaît le travail de Christian Boltanski qui s’applique depuis toujours à questionner l’art, sa valeur d’échange et ses modes de production. De saines questions, qui ont l’avantage d’être parfaitement mises en scène dans cette exposition (si le terme est bien approprié ?) basée sur l’échange et le partage. C’est étonnant voire amusant.
On peut fourrager dans le tas de vêtements d’occasion de Christian Boltanski. Ou échanger un objet dans la boutique de Jonathan Horowitz. On peut venir, repartir, circuler. C’est ouvert et évolutif. Le seul risque : ne plus rien avoir à regarder, si tout a déjà été emporté. Mais dans ce cas-là, vous tomberez peut-être sur l’un des artistes qui surprennent les visiteurs lors d’actions impromptues. Car l’exposition, se transforme jour après jour grâce à son public et ses artistes. Elle déborde aussi du strict cadre du Palais de la Monnaie avec des artistes qui proposent une visite virtuelle sur Google, mêlant le passé de l’exposition à la Serpentine, le présent à la Monnaie de Paris en 2015, le futur avec les prochaines versions de cette exposition amenée à voyager. L’exposition s’invite également dans le kiosque d’un bouquiniste en face de la Monnaie de Paris.
Bénédicte de Valicourt