Babou et André Manoukian au Club 15
Entre le jardin de l’Évêché, cœur battant d’Orléans’Jazz et le Club 15, il n’y a qu’un pas, un pas qu’aura volontiers parcouru le jazzman André Manoukian, ce jeudi, à l’occasion de l’ouverture du festival dont il est cette année la tête d’affiche.
A l’occasion du deuxième anniversaire du Club 15 où le jazz n’est pas un vain mot , et de l’émission “Jazz avec Babou” qu’anime en direct Bernard Bouret pour RCF, André Manoukian a volontiers parlé , à quelques minutes de son concert, de son art avec attention, disponibilité et précaution.
L’Arménie, une clé pour le jazz
La musique de l’Arménie ? “Une musique entre Orient et Occident, elle me fait penser à Satie et à Ravel, offre de nouvelles clés pour le jazz“. Et André Manoukian, d’une manière plus générale, de poursuivre : “En vérité, j’aime bien tirer sur le fil des routes de la musique“. Et d’ajouter: “La musique est l’un des plus jolis marqueurs de l’histoire des hommes”.
Quelle place occupent les chanteuses dans le parcours du musicien-compositeur ? “Ce sont des sirènes et un un grain de voix va toujours m’inspirer un type de mélodie”. Ses interprètes préférées? “Malia, avec qui j’ai enregistré trois albums, China Moses qui est aussi une régalade, et Camilia Jordana chez qui je retrouve vraiment du Billie Holiday “.
“Bach a tout plié et les autres déplient”
Jazzman qui a commencé le piano à l’âge de six ans, André Manoukian parle volontiers du répertoire de cet instrument: “Les “Inventions de Bach que jouait mon père sont mes petites madeleines à moi”. Et Manoukian de poursuivre: “Sincèrement, je pense que le ragtime est du Jean-Sébastien Bach avec un rythme.” Quelques derniers mots à propos de ce Jean-Sébastien qui célébrait tension et résolution: “Chaque compositeur lance sa petite flèche et on la ramasse, Bach a tout plié et les autres déplient“.
Éternel amoureux qui “décrypte musicalement“ce qui se passe autour de lui, personnalité attentive au “monde qui résonne“, Manoukian aime affirmer qu’au commencement étaient le verbe, mais aussi le son et l’air.
Pour lui ” la musique est un acte spirituel et érotique“. Dernier sourire à Babou, son interviewer qui fêtait, ce jeudi, au Club 15, ses soixante-dix printemps : “Mon concert est composé de reprises traditionnelles, on peut y entendre notamment le doudouk, cette petite flûte d’Arménie dont le son évoque une femme qui pleure d’extase“.
Jean-Dominique Burtin.
http://www.orleans.fr/evenementiel/jazz-a-leveche/accueil.htm