Pas moins de 2.500 spectateurs en trois jours ! Avec rappels chaleureux, ovations et public debout. Tout est ici étourdissant de fête, de talent et de générosité.
Placé sous la direction de Marius Stieghorst, l’Orchestre symphonique d’Orléans vient, de vendredi à dimanche, avec une maestria de chaque instant, de propager, en effet, la folle parole d’une musique espagnole qui va droit au cœur et attise le désir et le plaisir. Place, ici, au Théâtre d’Orléans, au charme amoureux beau comme un défi, et à la provocation belle comme une cambrure ou un coup de rein malicieux s’accompagnant d’un sarcasme vocal et musical enjôleur. Voire incandescent.
Lors de ce concert, bouquet final de la saison “Suivez-nous en Europe”, la mezzo soprano Andrea Hill, interprète de toute élégance et d’une belle modestie, s’y montre d’une magnifique présence.
Une Carmen d’une folle présence
Voici une Carmen d’une grâce incendiaire conjuguant, d’une franche et troublante façon, l’intensité lyrique du drame d’hier, et une arrogance saisissante et froide faisant penser à l’infernale beauté de la lippe rock d’aujourd’hui. Coup de chapeau, également, à son émouvante comme intime beauté de voix distillant le texte avec une clarté mélodieuse infinie. D’une douce intensité est , par ailleurs, le chant d’Igor Gnidjii, baryton, artiste à la brassée délicate de sentiments en totale et belle osmose avec Andrea Hill.
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Bref, de vendredi à dimanche, l’Orchestre symphonique d’Orléans, le Chœur symphonique et le radieux Chœur d’enfants du conservatoire de cette même cité, auront littéralement ravi un public ne ménageant, ni ses applaudissements, ni ses ovations debout.
Chabrier, Ravel, Massenet, De Falla, Bizet, Federico Morena Torroba et Chapi étaient au programme de ce dernier rendez-vous. Donné à trois reprises par des artistes amateurs et professionnels convaincants, ce concert fut un succès. Beau travail de préparation d’Elisabeth Renault, chef de chœur, et surtout de Marius Stieghorst, directeur artistique insufflant, de son corps dansant, une vision d’une gravité diabolique et d’une furieuse mélancolie. Une vision remarquablement personnelle.
Jean-Dominique Burtin.
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