Nos confères de France Bleu Orléans ont révélé “l’affaire” dès mercredi: les rappeurs Alonzo et Lino qui devaient assurer le concert d’ouverture du Festival Hip Hop d’Orléans 2015, ce 27 juin (curieusement, le site du Festival n’a pas été mis à jour depuis 2014), auraient été déprogrammés par les organisateurs pour” incitation à la violence” ou plus exactement pour non-conformité aux valeurs du Festival établies par un comité d’experts d’une quarantaine de personnes (!): “le dépassement de soi”, “le respect de l’autre” et “la créativité”. (voir France Bleu Orléans).
Visiblement l’affaire circulait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et Béatrice Odunlami, adjointe à la jeunesse de la Mairie d’Orléans, a publié dès le lendemain, un long commentaire sur Facebook pour expliquer que ces artistes n’avaient pas été déprogrammés puisque jamais programmés (voir infra*). Certes, mais France Bleu publie aujourd’hui un fax qui, s’il n’est pas une confirmation officielle, (voir France Bleu) montre que la négociation était très avancée avec l’association programmatrice, et en tout état de cause, cette décision à quelques semaines du festival, conduit au remplacement du concert de lancement par une programmation d’artistes locaux, évidemment bienvenue, mais sans la notoriété des têtes d’affiche pressenties !
La notoriété du Festival Hip Hop d’Orléans est quant à elle, dès à présent assurée, puisque ce malheureux épisode est déjà repris dans le journal Les Inrocks (“Les rappeurs Lino et Alonzo ont-ils été censurés par la mairie d’Orléans?”) et quelques autres publications rappeuses, toujours très susceptibles sur tout ce qui peut apparaitre comme une censure intolérable, même requalifiée “d’incompatibilité artistique” …
Certain(e)s se souviennent encore de la désastreuse notoriété que la ville de Tours acquit, dans les années 70, du fait de la censure d’un festival de courts métrages par son maire Jean Royer, qui lui valut longtemps le surnom de Père la Pudeur…
GP
*”Bonjour je vais me permettre de vous donner les informations justes : Ce qui a fait que nous n’avons pas programmé Lino est le fait que l’artiste qui nous a été proposé au départ était Youssoupha. L’association nous a proposé Lino et Alonzo en remplacement dans un second temps. Nous avons étudié cette nouvelle proposition qui convenait moins bien à ce que nous souhaitons faire et notamment pour cette soirée là cad la promotion des valeurs de dépassement de soi, de créativité, de tolérence du hip-hop. L’asso n’a pas attendu notre feu vert et mis en vente les places dès le 10/04 alors que nous en étions à notre première réunion concernant ce changement le 16/04. Ils nous avaient également proposé un plateau r’n’b plus cool mais nous souhaitions une soirée vraiment rap. Nous leur avons expliqué que Alonzo + Lino en l état ne correspondait pas à ce que nous souhaitions faire pour cette soirée , qu ils devaient étoffer ou rebosser leur proposition et qu en n aucun cas ils n auraient dû contractualiser ni mettre en vente des places en amont pour faire un forcing. Nous leur avons également proposé de les aider à résoudre cela si les contrats etaient signes et de nous les faire parvenir. Ils ne nous les ont jamais envoyés et ce sont servi du web et de la presse pour masquer une déficience grave en tant qu organisateur…et voilà …au risque de mettre en péril un festival, de prendre en otage des artistes et en ayant aucun respect pour le public.
Vous verrez également lors de la présentation globale que divers courant rap sont représentés avec des artistes nationaux et locaux et que cette polémique est une utilisation habile des internautes qui n’ont pas les infos.Je rajoute que cette soirée était la seule qui devait être payante et que nous donnions une subvention qui couvrait l intégralité du cachet des artistes. L’endroit pouvant accueillir 1500 pers. Mais tout comme la censure n’est pas acceptable , forcer la main à une collectivité pour l’obliger à travailler avec une asso qui ne respecte ni les gens ni les artistes non plus.” Béatrice Odunlami 16 mai 8 h 35