Ce jeudi 7 mai, c’était l’inauguration officielle du Festival International des Jardins de Chaumont , 23ième édition, avec comme président du jury Patrick Blanc, l’homme aux cheveux verts qui inventa les murs végétalisés, et pour intitulé cette année: “Jardins extraordinaires, jardins de collection”.
François Bonneau, Chantal Colleu-Dumond, Patrick Blanc, Bernard Faivre d’Arcier
Mme Chantal Colleu-Dumond (directrice des lieux), MM François Bonneau (président de Région), Bernard Faivre d’Arcier (nouveau président du Festival, et ancien directeur du Festival d’Avignon dont la mairie d’Orléans rejeta récemment la nomination à la présidence du CCNO…), tout le monde souligna, devant l’assistance nombreuse, la constante réussite de ce Festival “unique au monde”, dont la fréquentation et la renommée ne cesse de croitre !
Mais tous les jardiniers le savent, les années se suivent mais ne se ressemblent pas… il y a des années avec et des années sans. Ce cru 2015 du Festival des jardins de Chaumont est une année plutôt sans ! Nul doute que ce qui fait l’intérêt de ce festival depuis sa création, c’est cette proposition originale qui consiste à faire du végétal la matière première d’une création plastique innovante. Or, il faut bien le dire, trop de jardins cette année ne répondent pas à cette exigence esthétique.
Tout jardinier passionné est collectionneur dans l’âme
Certes le thème de la collection, pour cette édition, ouvrait de nouvelles pistes à explorer (il aurait été plus judicieux du reste, de parler de jardins de “collectionneurs”): tout jardinier passionné est collectionneur dans l’âme, il suffit pour s’en convaincre de visiter les nombreux arboretums qui fleurissent dans notre région horticole.
Or collection ne signifie pas création, et c’est même bien souvent le contraire. Oublions donc ces collections de bougainvilliers, plantes aromatiques et autres pelargoniums et attardons nous plutôt dans quelques jardins marquants de cette collection 2015 du Festival des Jardins.
Il y a d’abord ces deux jardins tableaux (“Nuances” et “Réflexions d’un collectionneur”) qui par une savante illusion d’optique jouent sur le statut d’image du jardin, sur le jardin en tant que représentation picturale de lui-même: juste une image… et à ces jeux troublants on ajoutera le “Cabinet des curiosités”, sorte de labyrinthe mental peuplé de végétal.
Dans un genre plus pragmatique, on trouve le “Jardin du Teinturier”, on aime aussi la poésie du “Jardin Perdu”, l’esthétisme sévère du “Jardin d’Orphée”, l’humour dévorant de “Carnivore Parc”, la réflexion scientifique avec “l’Arche de Linné”, la citation littéraire avec “Philéas” et la belle invitation au voyage de “Cuisine Africaine”.
Alors foin de ces quelques insipides “collections”, offrons nous le temps de flâner dans ces jardins magiques, si propices à une paisible rêverie…
Gérard Poitou
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