Voilà bien un film étrangement dérangeant ! Avec un humour décalé so british, ce film nous décrit l’univers d’un fonctionnaire municipal dont l’activité consiste à essayer de retrouver la famille et les proches de défunts isolés, afin d’organiser des obsèques qui rendent un ultime hommage à la dignité du disparu. Ce fonctionnaire méticuleux met un soin scrupuleux à fouiller les quelques biens personnels des morts pour y trouver l’indice qui lui permettra de briser cette solitude post mortem et de rédiger un ultime “éloge” funèbre de l’inconnu(e). Et ce Sherlock Holmes des morts consacre à ses enquêtes une telle énergie, un tel acharnement maniaque qu’il vit lui-même dans la plus grande solitude…
Étrange personnage magnifiquement interprété par un acteur (Eddie Marsan) qui révèle là tout son talent, et étrange film donc qui nous narre un conte philosophique d’une grande sensibilité sur la fragilité de la vie, la solitude, la misère et la mort. Et la plongée dans ces “vies minuscules”, ces vies dont la banalité ne fera jamais un sujet de film, nous entraine dans une méditation sur l’humanité, dans une réflexion existentielle, transcendée par un humour qui donne toute sa subtilité au propos.
Et la fin est aussi belle que “fantastique”…
“Une belle fin”* d’Uberto Pasolini avec Eddie Marsan… 1 h 27.
*Le titre original d’Une belle fin, Still Life, est à double sens. Il peut signifier “vie immobile”, comme celle du héros, pour qui rien n’évolue. Mais il peut également vouloir dire “encore la vie”, titre qui serait ainsi le reflet du sujet profond du film.
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