PS: la gueule de bois post-électorale

Dimanche soir, une vague bleue a déferlé sur  nos départements,  elle s’y est installée pour six ans.  67 départements reviennent à la droite dont 28 ont été enlevés à la gauche qui ouvre “le plus grand plan social de son histoire”. Le spectre du Front national s’est dissous dans la marée bleue azur. Arrivé en tête dans 43 collectivités au premier tour, pour finir, le parti de Marine Le Pen n’a réussi à placer que 62 conseillers sur 4108.

C’est net et sans bavure. Après les européennes, les sénatoriales et les municipales, la gauche a pris une quatrième raclée dans les urnes. « On digère » déclarait ce midi, fataliste, Jean Germain, l’ancien maire socialiste de Tours assommé par la brutalité des résultats et leur incontournable réalité. Pour Manuel Valls le coup est plus que rude. Il est devant une défaite historique. Il n’a  ni vraiment endigué  la progression des frontistes comme il le souhaitait, ni ressuscité son parti. L’heure n’est plus à fumer le cigare dans son bureau. Placé devant un désastre, le Premier ministre ne participera pas au conseil des ministres franco-allemand de demain à Berlin et reporte son déplacement  à la BCE à Francfort. Il a jugé préférable de rester à Paris, d’être présent à la réunion des députés PS en fin de matinée à l’Assemblée nationale et à la séance de questions au gouvernement de l’après-midi. Cette décision a été prise en total accord avec le chef de l’État.

Pas de changement de cap

Sur la carte électorale, le Parti socialiste a beau faire  piètre figure, le chef de l’État issu de ses rangs privé de nombreux leviers politiques, placé devant une équation quasiment insoluble, semble avoir choisi de ne rien bouger dans l’immédiat. Pas de nouveau Premier ministre, pas de remaniement ministériel hâtif mais tenir le cap économique contesté par la gauche de la gauche et  les « frondeurs » dont Laurent Baumel, député socialiste d’Indre-et-Loire. Dès dimanche soir, ceux-ci ont donné de la voix. Ces déclarations à chaud  donnent à penser que la grande querelle sur la politique économique du gouvernement qui  ne serait pas « une politique de gauche » va repartir de plus belle et animer le congrès de Poitiers en juin où les coups bas voleront en escadrille.

Pour Manuel Valls le message électoral induit, une demande de “davantage de réformes et de traductions concrètes” d’où de très prochaines mesures en faveur de l’investissement, public comme privé. D’autres mesures sont envisagées en faveur des PME, notamment un assouplissement du contrat de travail dans les petites entreprises. Elles doivent être discutées avec les partenaires sociaux lors d’une conférence en juin.

Sarkozy, triomphant, dans les starting-blocks

En face, Sarkozy est tout ragaillardi. Oubliant le coup de main de l’UDI, dès dimanche soir, il a affirmé son leadership sur une droite qui, jusque là, acceptait mal son retour. Ce dimanche soir 29 mars  il est à nouveau en selle. « L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera » s’est-il  écriéau siège de l’UMP. Tant pis pour Juppé, Bertrand et Bayrou. Comme Hollande il est déjà dans la présidentielle de 2017. Une revanche dans laquelle l’un ne veut que l’autre pour adversaire .

 F.C.

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