Le gaffeur gaguesque et néanmoins talentueux Grand Blond avec une Chaussure Noire se produit sur la scène du CADO au théâtre d’Orléans jusqu’au 29 mars dans Pierre Richard III. Un spectacle, évidemment comique, où le fameux Distrait repasse en solo ses souvenirs cinématographiques aux côtés de ses partenaires de tournage. Un régal.
En vrac sur un grand écran, un florilège d’extraits plus bidonnants les uns que les autres sur la musique originale du Distrait : Le Grand Blond avec une Chaussure Noire, La Chèvre, Les compères, Les Malheurs d’Alfred, Le Distrait, Le Coup du Parapluie, Le Retour du Grand Blond…, une cascade d’images-souvenirs des grandes années burlesques Pierre Richard. Et la salle s’esclaffe.
L’ouverture passée, coup de projo sur l’artiste. L’homme apparaît debout dos à l’écran, barbe et cheveux blancs, pantalon et gilet noirs, chaussures décontractes : 40 ans ont passé… L’occasion pour l’artiste de nous livrer sa vie sur les plateaux. Avec Pierre Richard III (de Pierre Richard et Christophe Duthuron, mise en scène Christophe Duthuron), dernier volet de la trilogie Détournement de mémoires (2004) et Franchise postale (2010), se succèdent récits de tournages et de tournées, anecdotes cocasses, rencontres mémorables…
Répliques caustiques et bons mots
Tour à tour émerveillé et nostalgique, Pierre Richard se souvient de ses débuts avec Yves Robert, du mystique Jean Carmet, des fesses de Mireille Darc, des bons coups de Depardieu, de l’attendrissante figurante Augustine Fripette ou encore du très maladroit Gérard Oury. Le tout, en mettant son physique de 79 ans (franchement il ne les fait pas !) à rude épreuve ! Oui, Pierre Richard court, s’allonge par terre, se plie, s’accroupit… durant 1h20 avec une souplesse et un peps incroyable !
Bref, un Pierre Richard, que l’on retrouve ici intact, tel qu’on l’a connu (cheveux frisés en moins, cheveux blancs en plus), plus vif et drôle que jamais, alignant répliques caustiques et bons mots jusqu’aux dernières minutes où, sage et philosophe, il s’interroge sur le temps qui passe à qui il ferait bien volontiers hésiter les secondes et hoqueter les heures… Un spectacle à voir sans attendre pour une bonne tranche de rigolade.
Estelle Boutheloup
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