Oser aller au cœur de la « City », un des plus grands souks bancaires si apprécié des hommes d’affaires et des maffias clientes de cette grande laverie automatique d’argent ensanglanté, c’est être bien hardi si c’est pour y mettre les pieds dans le plat par exemple en reprenant cette phrase désormais célèbre du regretté candidat « la finance est mon ennemie ». Mais si c’est pour déclarer : « En français j’ai dit que j’aimais les entreprises, je vous le dirai en anglais : « MY GOVERNMENT IS PRO BUSINESS »* (mon gouvernement est favorable aux affaires) n’est ce pas faire preuve de veulerie ? Et le courage, la hardiesse sont rangés au placard.
De plus traduire « je », qui désigne un être humain par « mon gouvernement » : c’est indiquer qu’à soit seul on est le gouvernement, les ministres n’ont qu’à suivre la voix de leur maître ; et traduire le mot « entreprises » (organisations productrices de biens) par « business » c’est passer du monde du travail au monde des affaires, donc dire : j’aime les affaires.
Monsieur le premier ministre aime les affaires, il s‘affaire (on le voit partout), fait ses petites affaires (primaires), dénonce les affairistes frondeurs, il connaît son affaire, il sait ce qu’il a à faire : du business. D’ailleurs un businessman, pardon un homme d’affaires de ce haut lieu de la marchandisation du monde le félicite : « C’est un socialiste qui n’a pas d’idées de gauche du tout ce qui nous plaît beaucoup ». Ça fait leur affaire, ils feront sûrement de bonnes affaires avec lui.
Cet homme affairé est rejoint et soutenu dans cette affaire de blanchiment des affaires par son ministre des affaires Michel Sapin qui déclarait voici quelques semaines : « la bonne finance est notre amie, la mauvaise finance est notre ennemie, SOYONS AMIS AVEC NOTRE ENNEMIE » donc faisons ami ami avec cette poignée d’individus qui ne cherchent qu’à remplir encore plus leurs poches sans fond en faisant du « business » au détriment des presque sept autres milliards d’humains et de la planète.
Nous ne sommes pas tirés d’affaire et sans vouloir les « rhabiller pour l’hiver » puis-je faire remarquer à tous ces gouvernants qu’un jour certains pourraient leur tailler des croupières, ils n’auraient alors plus que leurs yeux pour pleurer tout en répétant « no, my tailor is not rich ».En attendant it’s business as usual (le spectacle continue).
F Tarche
*Manuel Valls à Londres le 6 10 2014.
Excellent à lire juste après le petit café du matin. Vraiment savoureux.