Réforme des territoires, le retour par la Loire…

C’est la fin d’une histoire: le département du Loiret a claqué la porte de l’EPL (Etablissement public Loire). Un organisme, à l’époque l’EPALA, dont il fut l’un des membres fondateurs du temps de l’emblématique maire de Tours Jean Royer, qui en fut longtemps le président.  Cette décision a été annoncée par Eric Doligé qui fut à son tour à la tête de l’EPL de 1995 à 2005, cette instance de solidarité des collectivités du grand bassin de la Loire (18  villes, 16 départements, 7 régions et des interco…). Pourquoi ce “coup de poing sur la table” comme l’a définit lui-même Eric Doligé contre  des “gens qui à Paris n’y connaissent  rien” et contre “les farfelus” de l’Assemblée? Parce que, comme il l’a plaidé dans son discours liminaire de la session de septembre du conseil général, dorénavant, selon la loi de modernisation de l’action publique territoriale, la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations ont été transférées aux communes.

Pas sûr que cette évasion du Loiret de l’EPL qui n’est que symbolique en termes financiers (284 000€ par an pour l’exploitation de Villerest (Loire) et de Naussac (Lozère)), soit d’ailleurs vraiment possible, puisqu’il faut que les deux tiers de l’établissement la votent.

Trop de monde à tous les étages

Eric Doligé (UMP) toujours vent debout contre la suppression des départements.

Eric Doligé (UMP) toujours vent debout contre la suppression des départements.

Avec cette porte claquée au nez de l’EPL, la réforme territoriale refait surface par la Loire et par la voix d’un de ses adversaires les plus virulents. Elle viendra en effet à nouveau au Sénat en novembre et ,pour Eric Doligé, le gouvernement a pris les choses à l’envers: il faut regrouper d’abord les départements (50 au lieu de 100) et à partir de là, redécouper les régions. Le Loiret, l’Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher montrent la voie avec notamment une centrale d’achat commune (Approlys) mais ils ne peuvent se marier car pour l’instant ” c’est trop compliqué”. Pour Eric Doligé, “Il y a trop de monde à tous les étages, Etat, départements Région…”.

Réussira t-il à convaincre son parti (au moins au Sénat) afin que son groupe, l’UMP, ait une position commune sur la réforme territoriale ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui? “On y travaille” répond le président du Loiret. Les cantonales auront lieu en mars (les régionales en décembre) et comme Eric Doligé n’en sera plus, il a les coudées franches pour dénoncer le “flou” quant à l’avenir des départements. Ceux-ci devraient disparaitre en 2020, sauf les départements ruraux. Ce qui fait dire à Eric Doligé “quand c’est  flou, c’est qu’il y a un loup”.

Dimanche, la droite devrait retrouver la majorité au Sénat, le président du Loiret prévoit que Gérard Larcher en reprendra la présidence, pas sûr pour autant que l’UMP et ses alliés trouvent dans cette victoire annoncée une position cohérente quant à la réforme de nos territoires et de leurs compétences.

Ch.B

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