Inventé par Michel Barnier alors ministre de l’Environnement, le “Plan Loire grandeur nature” a été créé en 1994 par forte tempête entre aménageurs et protecteurs de l’environnement. C’était il y a vingt ans. Aujourd’hui, alors que le troisième plan Loire (2007-20013) vient de s’achever (avec un peu de retard), le fleuve coule en eau beaucoup plus tranquilles, pacifiées. Même Eric Doligé, qui a présidé l’Etablissement Loire, en convient, “à l’époque c’était très compliqué, ce qu’il reste aujourd’hui c’est la solidarité”, tant en matière de protection des populations en cas de crue du fleuve, que contre les atteintes à l’environnement. Jeudi, au château de Sully-sur-Loire (Loiret) le préfet coordonnateur, Pierre-Etienne Bisch, réunissait tous les acteurs pour faire le bilan du plan écoulé et évoquer l’avenir.
Les acteurs du Plan Loire réunis à Sully, jeudi.
En ces temps agités de redécoupages régionaux, on peut légitimement s’interroger sur la reconduction d’un tel outil. Tant les deux élus régionaux présents, de sensibilité “écologiste”, Gilles Deguet (Centre) et Jean-Pierre Le Scornet, vice-président (PS) de la Région Pays de Loire, président de l’Etablissement public que le préfet, ont pourtant confirmé qu’il y aura bien un Plan Loire 4 (2013-2019). D’autant que le pilotage sera maintenant, si l’on a bien compris, l’apanage des Régions.
Quant au financement…? Pour Eric Doligé, vent debout contre la réforme territoriale qui accueillait les Ligériens “en son château”, “l’esprit est toujours là, il peut y avoir des changements d’acteurs.. Mais sur le financement… comme on n’a pas de visibilité à plus de dix jours!”. Avec une pointe d’humour le préfet a expliqué, pour sa part, que la Loire elle, ne sera pas redécoupée. “Nous sommes là sur des organisations thématiques…Rendez-vous dans quelques semaines ou quelques mois pour parler des outils”. Il faudra donc attendre un peu pour connaître les clefs de répartition des financements. Sur le plan Loire 3, un peu plus de 330 millions ont été dépensés au total en six plates-formes (prévention des inondations, protection de l’eau et des espèces, ouvrages…).
Pour Gilles Deguet, même en période de vaches maigres, la Région Centre ne devrait pas baisser sa participation (5 à 6 millions), l’Europe à travers le FEDER (fonds européens de développement régional) devrait reconduire aussi ses aides.
Un montage Régions-Etat-Europe
Pour essayer de faire simple, le Plan Loire numéro 3 c’était un montage entre un contrat de projets entre l’Etat et neuf régions (dont Centre-Limousin et Poitou-Charentes) plus les fonds européens. Quelques actions très concrètes qui ont bénéficié de ces financements: le démantèlement du barrage de Blois, un des derniers obstacles aux migrations des poissons, la Loire à vélo, acteur majeur du développement touristique, les travaux sur les digues…Le plan Loire 4 servira aussi à finir ce qui a été entamé.
Quels que soient les redécoupages des nouvelles Régions, la Loire elle continuera de couler. A peu près certainement dans le sens est-ouest. Et un quart du territoire restera concerné par le fleuve.
Ch.B