Les “Maps to the stars” sont les cartes vendues aux touristes visitant Hollywood pour trouver les propriétés des stars invisibles. Cronenberg nous invite ainsi à une cartographie ou plutôt à une radiographie de cet univers impitoyable de la Mecque du cinéma mondial… Et les clichés s’accumulent: de la jeune star de 12 ans imbuvable et déjà toxico à l’actrice rereliftée et prête à toutes les turpitudes pour obtenir un rôle de série B (Julianne Moore, Prix d’interprétation féminine à Cannes), tout ce petit monde cornaqué par un psychologue Mr Feel Good, version gourou manipulateur et télévisé…
Bref, pas grand chose de nouveau sous le soleil californien donc, juste cette consanguinité métaphorique que le feu doit purifier, sorte de mise en abyme sulfureuse de la fin d’un monde dont la production cinématographique domine plus que jamais le monde… Au delà d’un voyeurisme un peu naïf que nous propose “Maps to the stars”, avec ses somptueuses maisons et le “choc” réaliste de voir une star soulageant sa constipation, on n’échappe pas aux mauvaises ficelles de mise en scène avec fantômes névrotiques divers et substitution de victime lorsque le jeune ado-star étrangle son rival niais, croyant étrangler une apparition…
Reste cette citation répétitive du poème d’Eluard “J’écris ton nom, liberté”, dont le texte magnifique ode à la résistance, parait comme une fleur poussant sur le fumier de tant de turpitudes complaisamment étalées.
Allez donc voir “La chambre bleue” ou le film des frères Dardenne, un cinéma que l’on mérite !
Gérard Poitou
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