Jean Zay au Panthéon, c’est aussi un succès du Grand Orient de France. L’obédience maçonnique à laquelle avait appartenu le ministre de l’Education nationale et des beaux arts a été aux premières…loges dans la décision de François Hollande. Avelino Valle, le délégué général orléanais de l’association “Jean Zay au Panthéon” ne cache pas de l’influence qu’ont pu avoir “les frères” dans cet aboutissement, après huit ans de lobbying.
Parmi les lettres qui ont été adressées en ce sens en haut lieu, celle du 21 décembre 2007 ne manque pas de sel. C’est François Hollande qui écrit à Nicolas Sarkozy, alors président de la République. (Lire ci-dessus). Il parle de “l’initiative du Grand Orient” pour que la dépouille de Jean Zay soit transférée au Panthéon.
Sous l’influence de Roger Karoutchi (le sénateur UMP est l’auteur d’un ouvrage sur Jean Zay), Nicolas Sarkozy répond favorablement le 24 janvier en ces termes à François Hollande, alors député de la Corrèze: “il est incontestable que la figure de Jean Zay, tant pour les qualités humaines et morale de cet homme politique de premier plan que pour l’action qu’il a menée en faveur de l’éducation, de la culture et de la jeunesse, pourrait justifier un hommage national de l’ampleur de celui que vous préconisez”. Il n’y aura pas de suite.
Hollande: la visite au lycée Jean Zay
François Hollande et Hélène Mouchard-Zay au Cercil.
Avelino Valle avait rappelé sa promesse à François Hollande, lorsque celui-ci, durant la campagne électorale au printemps 2012, était venu à Orléans sur le thème de l’éducation avec une visite au lycée Jean Zay et au Cercil (musée des camps du Loiret) où il avait été guidé par Hélène Mouchard Zay.
Avelina Valle a été à la tête du combat pour le transfert des centres de Jean Zay au Panthéon.
. A la fin 2013, la candidature de Jean Zay semblait “enterrée” par les lobbying puissant autour des figure féminines (Olympes de Gouges, George Sand, Rosa Luxembourg…), des héros de la première guerre comme Maurice Genevoix, et de la Résistance, en particulier Pierre Brossolette. A l’époque, les grands hommes (et femmes) se bousculaient au portillon du Panthéon et on ne prévoyait que deux “entrées”. Puis, la consultation menée par Philippe Belaval à qui François Hollande avait commandé un rapport, semblait avoir scellé le sort de Jean Zay, éternel “oublié de la République”.
“Il y a encore eu des lettres à l’Elysée” raconte Avelino Valle qui avait été reçu avec Jean-Pierre Sueur le sénateur PS du Loiret par la chef de cabinet du Président, Sylvie Hubac.
Au final, le Président de la République aura tenu la promesse qu’il avait faite à Avelino Valle et à ses “amis” francs maçons. En passant, avec l’entrée de ce quatuor (Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, Germaine Tillon, Pierre Brossolette et Jean Zay) il aura donné satisfaction à la gauche et au Grand Orient. Par les temps qui courent, rien n’est à négliger.
Ch.B
L’hommage d’Avelino Valle en conseil municipal
Les filles de Jean Zay avec Avelino Vallé qui a mené la cawmpagne en faveur de l’ancien député d’Orléans.
Vendredi dernier, 21 février en préambule du conseil municipal d’Orléans, le maire Serge Grouard a salué et rendu hommage à l’immense personnalité de Jean Zay se réjouissant de son entrée au Panthéon. En fin de ce dernier conseil de la mandature, Avelino Valle (pour le groupe des élus socialistes, verts et apparentés) qui rentrait de la cérémonie du Mont Valérien, a prononcé un émouvant discours qui a fait l’unanimité et que nous reproduisons ici.
“Le vendredi 21 février 2014, à l’occasion d’une cérémonie solennelle au Mont Valérien, le Président de la République a annoncé la panthéonisation de quatre grands républicains, quatre belles figures de la Résistance, deux femmes et deux hommes : Germaine Tillon Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.
Jean Zay l’Orléanais, notre concitoyen, figure tutélaire de la république !
Jean ZAY qui a tant donné à son pays, et qui a eu si peu de temps pour le faire, puisqu’il a été assassiné par la milice, alors qu’il n’avait pas 40 ans ! Il est un exemple de résistance, d’humanisme, d’intelligence et d’universalisme.
Notre pays, par ce geste, reconnait et honore enfin l’un de ses grands serviteurs, qui sut mettre toute son énergie au service de l’avenir. Jean Zay, ministre de l’Education Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire, a fait le pari de la jeunesse, pour laquelle il voulut ardemment mettre en œuvre la promesse républicaine d’égalité des chances. Il œuvra inlassablement pour que chacune et chacun puisse accéder à l’émancipation par le savoir et par la connaissance. Il fut un porte étendard de cette laïcité qui nous est si chère, car elle est synonyme de paix.
Au-delà de la fierté qui ne peut qu’étreindre chaque Orléanais, Jean Zay nous transmet son message, un message fondé sur les valeurs humanistes, qui affirme que l’Homme est au centre de notre société et de nos préoccupations et que nous, élus du peuple, devons servir l’humanité avec passion et désintéressement.
Le 15 octobre 1940, de sa prison Jean ZAY écrivait à Madeleine, sa femme : « Mon affaire n’est pas finie parce qu’elle ne le sera que quand justice sera rendue. »
Justice est rendue aujourd’hui, par l’hommage de la Nation toute entière, qui par la voix du Président de la République, François Hollande, donne à la mémoire de Jean Zay le vrai et grandiose tombeau de légende qu’il mérite.
Justice est rendue, parce que Jean Zay, enfant d’Orléans, serviteur de la République, entre au Panthéon des grands Hommes, et que la Patrie lui témoigne, enfin, sa reconnaissance.