YSL c’est d’abord l’histoire d’une “succes story” à la française avec ce mélange de génie et de chance qui accompagne toujours ce genre d’aventure.
On revisite l’époque, des années 50 aux années 70, et on se perd un peu dans cette multitude de personnages ( de Jean Cocteau à Zizi Jeanmaire en passant par Bernard Buffet, Karl Lagarfeld et tant d’autres plus ou moins oubliés) qui gravitent autour de ce couple mythique: « Quiconque a vu une collection d’Yves Saint Laurent sait bien qu’il ne s’agit pas que de mode. C’est tout un univers qui s’exprime, c’est toute une culture faite de peinture, de musique, de littérature, de cinéma. » (Pierre Bergé). Et les défilés reconstitués sont autant d’occasion de s’en convaincre !
On ne sait pas trop pourquoi, le film saute alors les trois décennies suivantes de la vie d’Yves Saint Laurent, mais la véritable émotion de ce film vient de cette histoire d’amour fou superbement interprétée par Pierre Niney (Yves Saint Laurent) et Guillaume Gallienne (Pierre Bergé) dans sa cruelle crudité. Bien sûr, le film est raconté du point de vue de Pierre Bergé, qui d’autre que lui pouvait témoigner de l’intimité de ce couple hors du commun, de la folle souffrance créatrice de l’un magnifiée par le génie protecteur de l’autre… Mais le talent n’est-il pas à ce prix ?
“Tout ce que nous connaissons de grand nous vient des nerveux. Ce sont eux et non pas d’autres qui ont fondé les religions et composé les chefs-d’œuvre. Jamais le monde ne saura tout ce qu’il leur doit et surtout ce qu’eux ont souffert pour le lui donner.” Marcel Proust
GP
Un film de Jalil Lespert 1h 46
Avec Pierre Ninez, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon