“Snowpiercer”, une surprise bienvenue…

Critique-Snowpiercer-Transperceneige-illu3Snowpiercer, c’est une petite surprise bienvenue dans le grand déballage des blockbusters.

Coincé entre le peu loquace Gravity et la furie risible de Thor, ce film coréen adapté d’une bande dessinée française est une preuve en soit que l’excès de moyens n’est pas toujours là pour cacher le manque d’idées.

 

A force de jouer avec le climat, l’Humanité a fini par dérégler la machine et une mer de glace a recouvert notre belle planète. Pas de quoi réjouir les écolos, les brèves explications du début tendant à démontrer que c’est une lutte acharnée contre le réchauffement climatique qui est à l’origine de ce cataclysme.

Mais la comédie sociale a repris sa place dans un train, avec les premières classes, les secondes et les resquilleurs, parqués à l’arrière de la machine et nourris à grand renfort de barres protéinés d’origine douteuses. Un bon moyen de les empêcher de s’entre-dévorer, les garnements de queue constituant une main d’œuvre moins chère qu’un immigré sur un chantier russe.

Dans une grande fuite en avant, le colosse de métal fait le tour de la planète inlassablement depuis 17 ans.

Autres temps, autres mœurs, là où de nombreuses œuvres de sciences-fictions cherchent une cohérence théorique et technique pointue voire étouffante, Snowpiercer mise sur l’intensité de l’action et l’inventivité des séquences, avec un goût certain pour l’esthétisme claustro. Toute l’action s’étale sur une largeur de 5 mètres à tout casser, contrastant avec l’immensité des étendues enneigées. La violence du conflit social est saupoudrée d’un humour complètement décalé qui ajoute encore à l’atmosphère surréaliste du film.

Critique-Snowpiercer-Le-Transperceneige-illu4Côté acteurs, Song Kang-Ho reprend du service en bon cinglé oublié dans un tiroir trop longtemps et réussi presque à inspirer un Chris Evans sous son meilleur jour (c’est-à-dire pas terrible terrible), monsieur Captain America s’efforçant de montrer sa sensibilité en évoquant ses pratiques anthropophages repenties.

Un film non-linéaire donc, qui aboutit à des théories néo-darwinistes bien senties et un final renversant, attendu ni d’Eve ni d’Adam.

Nicolas Pons

Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon-ho

2h06

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