121 artistes ont performé cette année pour ce qui est des concerts payants. Sans compter, évidemment, les nombreuses personnes qui se sont produites sur les différentes scènes publiques dans toute la ville. Il y en a eu pour tous les goûts. Retour sur les points forts de ce festival.
Soolking au W. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Par Jeanne Beaudoin.
La scène rap attire des milliers de fans
Les éternels boomers se répètent, le rap ne serait pas de la “vraie musique”. Pourtant, cette année encore, la scène rap a rempli deux W. Sachant que la scène du W a une capacité de 10 000 personnes, ça en fait du monde ! L’on pouvait y apercevoir des jeunes, mais aussi des moins jeunes. Étaient notamment présents cette année Piche, Soolking, Kalash, Tiakola, Ronisia, Zamdane ou encore Favé. Alors qu’est-ce qui attire autant dans le rap ? Piche, rappeuse et drag queen, explique : “Le rap est devenu une expression musicale hyper présente en France, c’est le style musical le plus écouté, on peut dire ce qu’on veut, c’est ce qui marche le mieux.”
Selon Piche, cela s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, les sonorités du rap peuvent être très intéressantes, d’autant que ce style musical a beaucoup évolué ces dernières années. “Tu as une énorme liberté dans le rap, les prods sont méga organiques, il y a des instruments de ouf, des espèces de symphonies énormes derrières les rappeurs“, explique-t-elle. Et puis, au-delà du style musical en lui-même, “il faut être capable de se rendre compte que s’il y a toute une génération qui se retrouve dedans et à qui ça parle, c’est leur code, avec ça qu’ils ont grandi, qu’ils se sentent bien, il ne faut pas aller contre, il faut accepter que ça puisse faire du bien aux gens” conclut-elle.
Une scène féminine à couper le souffle
Théodora au Printemps de Bourges 2025 accompagnée de sa danseuse. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Revenons sur les performances incroyables de certaines artistes, à commencer par Théodora. Depuis son nouvel album, Bad Boy Lovestory, sorti fin 2024, son nombre d’audience a explosé. Dans la scène du 22 vendredi dernier, devant une salle qui a affichée complet peu de temps après l’ouverture de la billetterie, l’ambiance était folle. Le public chantait et dansait sans retenue sur ses titres incontournables, notamment Kongolese sous BBL.
Retour également sur la performance sublime et énergique de Yoa, ainsi que celle de la voix angélique de Solann, respectivement le mercredi et le vendredi soir. Elles ont toutes deux chanté devant un auditorium complet. Bien que le public était assis, cela ne l’a pas empêché de chanter, de danser, d’être submerger par de nombreuses émotions. La magie a opéré.
La Voix des Femmes : Hommage à Oum Kalthoum
Sous la direction de Zeid Hamdan, le PdB rendait hommage jeudi soir à la diva égyptienne Oum Kalthoum, une des plus grandes voix de la musique arabe, disparue il y a tout juste cinquante ans. Ce concert était ainsi une réactualisation de ses plus grandes chansons, reprises par plusieurs artistes contemporains. Camelia Jordana, Danyl, Souad Massi, Natacha Atlas ou encore Maryam Saleh nous ont ainsi interprété, “à l’intersection de la tradition arabe et de la pop électronique“, certaines chansons, accompagnés d’un sublime orchestre.
Ce magnifique concert était aussi politique. L’occasion de parler du monde arabe et, notamment, de dénoncer la guerre entre la Palestine et Israël. Par exemple, lors de la berceuse chantée par Natacha Atlas, était ajouté des sons de drones. Des sons “comme ceux qu’on entend en Palestine. C’est un message politique contre la guerre” explique Natacha Atlas sur France 3.
La scène Inouïe remplie le 22 presque à chaque fois
Autre incontournable de ce festival, c’était la scène Inouïe. Les trente artistes sélectionnés se sont produits dans la salle du 22, devant un public nombreux et enthousiaste. Les styles musicaux, bien que diverses, ont permis d’apporter une large vision sur les artistes de demain. On peut revenir sur les prestations particulièrement spectaculaires de certain-es Inouïs.
TedaAk a proposé une performance novatrice entre punk, techno et rap. Il est arrivé sur scène déguisé en Blanche Neige, mais très vite, il annonce que, puisque le prince a voulu l’embrasser, le prince est mort. Avec lui on hurle et on fait la fête, ses textes sont engagés, on est au spectacle. Il mixe, chante et performe, son show suit un fil théâtrale inédit, queer et antifasciste.
Sueïlo a fait dansé tout le 22 sur ses chansons dancehall, accompagnée de ses incroyables musiciens. Adés The Planet nous a transporté avec son rap qui deviendra très probablement incontournable. Gildaa, par sa performance originale et atypique, a fait rire et pleurer son public au rythme de ses envies. Et enfin Le Talu, rappeureuse également incontournable, a imposé une ambiance de folie qui a fait tremblé le 22.
TedaAk, Inouï 2025, met l’ambiance au 22.
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