Derniers réglages avant l’ouverture. Ce jeudi 10 avril, le Département du Loiret a organisé une traversée à vélo de son nouveau pont sur la Loire, comme un avant-goût symbolique avant la mise en service prévue le 12 mai prochain. L’ouvrage, devenu au fil des mois un sujet quasi-feuilleton, achève ainsi un nouveau chapitre.
Encore quelques semaines à attendre avant la mise en circulation de l’ouvrage. Photo Magcentre
Par Mael Petit.
On peut dire que le département du Loiret aime raconter des histoires. Au sens propre en ce qui concerne la déviation de Jargeau. Depuis le lancement des travaux de franchissement de la Loire il y a quatre ans, il ne se passe pas un mois sans nouvelles ou sans l’écriture d’un nouveau chapitre au sujet de l’avancement du projet. C’est que le département tient à son bébé et souhaite le montrer, jusqu’à y associer les Loirétains avec des visites de chantiers par ailleurs extrêmement populaires. Et pour ce qui est de la presse, le site n’a désormais plus de secret pour elle car, après la traversée à pied, le département vient d’organiser la traversée à vélo.
Changement de nom
Long de 570 mètres, ce pont constitue l’élément central du projet de déviation de Jargeau, vaste chantier d’infrastructure chiffré à près de 100 millions d’euros (dont 86 M€ pris en charge par le département) lancé pour soulager les centres-bourgs des communes riveraines – Jargeau, Sandillon ou encore Saint-Denis-de-l’Hôtel – d’un trafic routier devenu trop dense, notamment à cause des poids lourds. Ce début d’année 2025 a vu la finalisation de l’ouvrage : réalisation des couches de roulement, aménagement des cheminements cyclables, pose des glissières béton et métalliques, signalisation, revêtement, et plantations écologiques (ripisylves, tremplins à chiroptères) destinées à favoriser l’intégration dans le paysage ligérien.
La pont de la déviation de Jargeau devient le pont Val de Loire. Photo Magcentre
L’occasion également d’en finir avec l’appellation peu engageante de « déviation de Jargeau », et ainsi lever le voile sur le nom officiel de l’ouvrage, désormais baptisé « Pont Val de Loire ». Un choix volontairement sobre, assumé par le Département. « Nous ne voulions pas entrer dans un débat de personnalités, ni créer de jalousies », confie Hervé Gaurat, vice-président en charge des mobilités et de l’aménagement des territoires. « Le mot “Loire” s’est imposé naturellement ». Choix consensuel, mais qui n’évitera pas les grommellements des puristes de la dénomination sous forme d’hommage aux personnalités locales, quand certains auraient préféré une consultation citoyenne. Non, le département la joue classique, histoire de coller au cadre d’implantation de l’ouvrage. Un choix aussi dans la continuité du projet qui se veut « pleinement intégré dans l’environnement », « respectueux de la biodiversité existante », comme le répètent, à chaque visite, les élus à la manœuvre. « Nous sommes même allés au-delà de la réglementation en inscrivant ce projet dans l’environnement de la Loire », affirme le président du département Marc Gaudet.
Le Premier ministre à l’inauguration ?
Un argumentaire désormais rôdé alors que le projet n’a pas été épargné par les recours intentés par plusieurs associations environnementales, dont le dernier en date a été rejeté par la cour administrative d’appel de Versailles début mars (il reste une procédure en cours). Pas de quoi freiner l’enthousiasme du président qui en cette journée printanière enfourchait un vélo pour tester le revêtement flambant neuf, en tête d’un petit peloton, vantant l’aboutissement de son ouvrage tout en profitant d’une vue panoramique sur le fleuve. Et pour cause : le pont Val de Loire demeurera comme le projet emblématique de la seconde mandature du président Gaudet, qui aura réussi à finaliser un projet dont la genèse date du siècle dernier.
Le président Marc Gaudet en tête sur le nouveau pont Val de Loire. Photo Magcentre
Une page qui sera définitivement tournée le 10 mai avec une journée festive sur le pont, ouvert au public. Un événement que le département espère grandiloquent alors qu’ont été adressées des invitations à plusieurs membres du gouvernement – dont le Premier ministre – mais aussi à une pléiade d’élus locaux et représentants d’autres départements. Les Loirétains eux ne sont pas oubliés puisqu’un « grand banquet » leur sera réservé. Les visiteurs pourront découvrir le pont à pied ou à vélo, profiter des animations, d’une restauration assurée par des foodtrucks et producteurs locaux, ou encore embarquer pour des balades en bateau ou des vols captifs en montgolfière. Une manière, pour les Loirétains, de s’approprier le pont avant son ouverture définitive à la circulation.
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