Astrovox existe depuis trois ans et se réunit tous les lundis pour travailler le répertoire de variétés, en lien avec la programmation de l’Astrolabe. Magcentre a pu s’entretenir avec Laetitia Plouzeau, cheffe de chœur, et assister à une répétition puis à la rencontre avec Solann le vendredi 4 avril.

Une partie des 90 choristes d’Astrovox. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Au début, cela commence comme toutes les chorales, avec l’arrivée des choristes, l’installation, les rires, les embrassades, et en avant pour ce qu’on appelle « la chauffe ». On détend les muscles, on stimule les résonateurs, on réveille la voix, on explore les aigus, on soigne l’émission.
Là où cela prend une couleur particulière, c’est déjà avec le nombre de choristes : près de 90 chanteurs de tous âges sont réunis, un peu à l’étroit dans la petite salle de l’Astrolabe. Très vite, la musique commence. Laetitia Plouzeau est au clavier et donne l’impulsion.

Astrovox : la chauffe. photo AC Chapuis
Et Astrovox dévoile sa spécificité. Les chanteurs utilisent un support pour les textes des chants qu’ils interprètent. Ils connaissent la musique et les répliques des trois pupitres (soprano, alto, hommes) et ça chante, ça bouge. Là où ça devient carrément autre chose, c’est quand ils répètent la chorégraphie. Rythmes frappés ou scandés/dansés, chacun y va de bon cœur, s’entrainant les uns les autres, portés par la musique « en débranchant le cerveau », comme le propose la cheffe de chœur.
L’originalité du répertoire
Le programme de l’année, qui va de janvier à septembre, est calé sur la programmation de l’Astrolabe. Laetitia Plouzeau est en liens directs et étroits avec Mathieu Duffaud, responsable de la programmation et Julie Delannoy, chargée de l’action culturelle. Le temps fort de l’activité du groupe est la rencontre avec le chanteur concerné, comme Arthur H, un grand moment qui marque encore les esprits, mais aussi la musicienne circassienne Aloïse Sauvage, le groupe punk Poésie zéro, la chanteuse Chilla, le guitariste Johnny Jane. Et en 2025, c’est Solann, la chanteuse lauréate des Victoires de la musique.
Des pièces revisitées et harmonisées par Laetitia Plouzeau

Laetitia Plouzeau, cheffe de chœur d’Astrovox. Photo ACC
La cheffe de chœur d’Astrovox a un solide bagage musical. Diplômée du Conservatoire de Tours en piano, écriture, titulaire d’une maitrise de musicologie, elle est professeur de musique en collège. Elle a repris les rênes d’Astrovox après l’interruption covid il y a trois ans et lui a donné un souffle incroyable. Il faut dire qu’elle donne tout en répétition, mais surtout elle crée les pièces du répertoire. « J’écoute les chansons, je laisse venir l’inspiration et je m’y mets ». C’est-à-dire qu’elle transcrit la musique à l’écoute, puis laisse libre cours à son imagination pour créer des harmonisations, arrangements, contre chants, qui conviendront à l’ensemble. Ensuite, elle leur apprend les mélodies. « J’enregistre des tutos pour chaque voix, mais peu les utilisent, on travaille en transmission orale lors des répétitions ». Son inspiration l’emmène parfois sur des rythmes et percussions corporelles qui viendront corser les mélodies.
La rencontre avec Solann : un temps fort en émotion

Solann et sa régisseuse face aux 90 choristes. Photo ACC
Ce vendredi 4 avril, c’était le moment tant attendu de la rencontre (confrontation ?) avec l’auteure des chansons qu’ils travaillent depuis janvier. Juste avant son concert à l’Astrolabe, celle-ci fait face aux 90 choristes qui interprètent pour elle « Petit corps » et un medley sur « Monstrueuse/Rome/Les ogres ». Elle écoute les choristes qui donnent tout. « Vous m’intimidez, je sens que je vais pleurer ».
Pour Laetitia Plouzeau, c’est le challenge, avec l’arrangement qu’elle a réalisé pour traduire des pièces, écrites pour soliste, en une réalisation à 90. Pari gagné, semble-t-il, avec les applaudissements de la lauréate des Victoires de la musique. « Je ressens la force des voix, à faire se dresser les poils ». Le moment est court, intense et fort en émotion ressentie par les choristes qui laissent fuser leur plaisir dans ces moments jubilatoires du lundi soir.
Un plaisir communicatif et propice à la musique vocale de cette dynamique chorale « pas comme les autres » qui se produira au FRAC le 17 mai, puis à la fête de la musique, dans les guinguettes de la place de Loire le 3 juillet, ou lors du festival Hop op hop à Orléans.
Pur aller plus loin dans Magcentre :
Une fin de saison diablement éclectique et gourmande à l’Astrolabe