Bach à l’Institut : éblouissantes Folies Françoises

L’intégrale des concertos brandebourgeois a magnifiquement retenti dans l’acoustique idéale de la salle de l’Institut ce samedi 29 mars. Une performance pour les 17 musiciens réunis devant une salle comble et enthousiaste.

Les Folies Françoises à guichet fermé dans le cadre du Festival Bach 2025. Photo AC Chapuis




Par Anne-Cécile Chapuis.


Ils ont joué les six concertos brandebourgeois en deux séquences et ont obtenu un triomphe. Il faut dire que la qualité était là, tant par le savoir-faire des interprètes que par le style et les choix d’interprétation retenus par les spécialistes de la musique baroque que sont Les Folies Françoises et en particulier leur directeur musical Patrick Cohën-Akenine. Ce dernier a accueilli le public avec la grande simplicité chaleureuse qu’il sait communiquer à chaque prestation publique.

Les dures réalités de la culture aujourd’hui

Il n’a point pour autant minimisé les difficultés auxquelles se heurte la création artistique actuellement, soulignant les baisses de subvention de la Région et du Département qui les ont contraints à licencier une salariée. Invitant Serge Grouard, maire d’Orléans à monter sur scène, il a redit à quel point le soutien de la Ville d’Orléans leur était nécessaire, et insisté sur les travaux qui devraient enfin voir le jour pour la restauration du monument historique et joyau de l’espace musical qu’est la salle de l’Institut. Message reçu, semble-t-il, par Serge Grouard qui évoque la fierté de la ville d’avoir les Folies Françoises en résidence à Orléans depuis 25 ans. « Nous tenons beaucoup à vous ». Quant aux travaux de grande envergure qui concernent l’Institut et tout le conservatoire, ils devraient commencer en 2026. Affaire à suivre !

Patrick Cohën-Akenine, violoniste et directeur musical des Folies Françoises, avec Serge Grouard, maire d’Orléans à l’occasion des 25 ans de l’ensemble. photo ACC

Place à la musique

Dès les premières notes, l’on est saisi par la précision, la qualité du son de l’ensemble au diapason d’une musique faite pour eux. Les regards échangés, l’élan, la dynamique placent d’emblée la musique au centre d’un partage avec la salle. Ils jouent pour nous, pour notre plaisir et pour le leur.

Les cordes des Folies Françoises. Photo ACC


Et l’on entend ces fameux concertos brandebourgeois avec toute la ferveur qu’ils contiennent. Le premier en fa Majeur, très brillant avec les deux cors naturels et le basson, pose le décor. C’est ensuite le troisième construit sur la symbolique du chiffre 3, avec un allegro final étourdissant avec son tempo d’enfer et une cadence du plus bel effet réalisée par le violoncelliste François Poly. Et enfin le numéro 2, d’une solennité majestueuse renforcée par les timbres riches de la trompette baroque, flûte à bec, hautbois.

Après une interruption, les cuivres s’en sont allés et c’est le concerto numéro 5 qui reprend la main, avec le fabuleux solo de clavecin mené de main de maitre par Béatrice Martin avant un trio tout en subtilité et un final très dansé.

Dans le sixième, Bach a déployé sa personnalité en donnant la parole à deux altos, sans violon, et des basses renforcées par des violes de gambe. Le concert se termine avec le numéro 4 tout en légèreté avec les beaux duos de flûte à bec dialoguant avec le violon.

Des interprètes de grand talent

Les trois fondateurs des Folies Françoises savent s’entourer des plus grands spécialistes de la musique baroque, de ceux qui savent pratiquer la musique d’ensemble et trouver l’équilibre des plans sonores de cette musique concertante faite de solos et ripieno successifs. Parmi eux, on pouvait admirer le talent du jeune Raphaël Cohën-Akenine qui jouait successivement de la flûte à bec, du hautbois et du traverso. Pour la petite histoire, en digne fils de ses parents, c’est lui qui a eu l’idée de cette intégrale des brandebourgeois et qui, dans cet objectif, a appris la flûte à bec en deux ans.

Patrick Cohën-Akenine, Béatrice Martin et leur fils Raphaël. Photo ACC


Le public quitte la salle à regret tant le plaisir de cette belle musique interprétée avec tant de ferveur et de précision transporte bien au-delà des murs si beaux soient-ils de l’Institut. Les projets des Folies Françoises vont les conduire à Amilly, à Lyon, à Namur et on les espère à Orléans souvent !


Pour aller plus loin dans Magcentre :

Les fastes de Versailles avec les Folies Françoises

Le Festival Bach se poursuit ce mercredi 2 avril à 19h30 au Temple d’Orléans avec le claveciniste franco-américain Justin Taylor, dans un programme Bach et l’Italie.

Renseignements : www.orleansbachfestival.fr

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