« Premier désert », une exposition qui parle de forêt

La Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans accueille, jusqu’au 25 mai, l’exposition Premier désert de l’artiste-peintre roubaisien, Bruno Desplanques. Ces 68 panneaux de bois verticaux, initialement conçus pour construire des palissades, ont été peints à l’aide d’une truelle en trois mois, afin de représenter différents paysages. L’idée ici, c’est d’installer le paysage dans l’architecture, mêler les différents matériaux, bois et pierre, avec harmonie. Bruno Desplanques nous invite alors à entrer « comme dans un monde étranger », comme dans un désert, puisque la forêt serait le premier d’entre eux. Espace de solitude, inhabité et inquiétant, la forêt permet de se ressourcer tout en se questionnant sur le rapport à soi-même. « Quand je peins, je ne sais pas où je vais, c’est un cheminement, comme une promenade, dans lequel je suis le premier surpris ». 

Entre actif et contemplatif, les visiteurs sont invités à traverser ces peintures sans fin, sans linéarité, comme lorsque l’on traverse une forêt. L’artiste poursuit l’idée de créer un paysage continu, « pourquoi pas à l’échelle de la terre, pour recouvrir le monde », s’amuse-t-il à dire. À la collégiale, le pari était de faire dialoguer le patrimoine et l’artiste – pari réussi – d’autant que la lumière du soleil qui pénètre par les vitraux vient illuminer la forêt. « La peinture éclaire la peinture », poursuit Bruno Desplanques. Et effectivement, avec les changements de lumière, les déplacements et le temps, « on peut toujours découvrir de nouvelles choses, cette peinture n’est pas immédiate ». On perd nos repères avec cette œuvre. « C’est aussi ce pourquoi je peins, être aussi surpris par ce que l’on fait, c’est ça la peinture, on se découvre », conclut-il joyeusement.