L’Observatoire de la CRESS Centre-Val de Loire lançait, ce mercredi 26 mars, la première édition de son baromètre autour de l’égalité femmes-hommes dans les instances de gouvernance des structures de l’ESS. Et suspense… il reste encore du chemin à parcourir pour obtenir la parité et l’égalité salariale.
La CRESS a dévoilé plusieurs chiffres sur l’égalité femme – homme dans les instances de gouvernance des structures de l’ESS en région Centre-Val de Loire. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Par Jeanne Beaudoin.
Pour réaliser ce baromètre, un questionnaire a été envoyé à toutes les structures de l’ESS de la région, parmi lesquelles figurent des associations sportives, culturelles, d’éducation populaire, d’action sociale ou encore les mutuelles et caisses d’assurance. En tout, 147 structures ont ainsi répondu à ces questions, soit moins de 30% des structures contactées. Sur ce panel, 9 sur 10 sont des associations, majoritairement installées dans le Loiret, avec une surreprésentation des associations sportives et culturelles. Ce baromètre n’est donc pas représentatif au vu du faible nombre de réponses. « Ce sont surtout les bons élèves qui y ont répondu », précise même Anne-Sophie Nateawe, chargée de mission à la Cress. Toutefois, les écarts de rémunération persistent et la parité déclarée ne reflète pas toujours la réalité. Une première réflexion a donc été partagée ce 26 mars à la Cress.
« Si on veut montrer l’exemple, il faut commencer par nous-mêmes »
Pour ce qui est de l’écart salarial moyen, il est de 10% entre les femmes et les hommes dans les structures de l’ESS. Pire, il est même de 26% pour les plus de 55 ans. Alors comment remédier à cela ? Ce baromètre constitue un premier état des lieux afin de pouvoir trouver des solutions concrètes. « Si on veut montrer l’exemple, il faut commencer par nous-mêmes », affirme Eric Tabarino, vice-président de la CRESS.
Côté parité, deux tiers des personnes qui travaillent dans des structures de l’ESS sont des femmes. Il est observé, d’après les réponses obtenues au questionnaire, que la parité est effective dans les instances de gouvernance. Ainsi, on retrouverait 52 % de présidentes, 45% de trésorières et 71% de secrétaires. Mais évidemment, ces chiffres sont à nuancer puisque, rappelons-le, moins de 30% des structures ont répondu à ce questionnaire. Cependant, on note que les hommes, moins nombreux dans ces structures, sont toujours très présents dans les instances de gouvernance. Il est également amusant de constater que, pour ce qui est des secrétaires, ce poste n’a été attribué à des hommes que lorsqu’il n’y avait aucune femme dans le bureau.
Une parité de surface qui cache encore des inégalités
Les résultats obtenus montrent que les femmes président davantage les structures de petites tailles. Et ce sont toujours majoritairement des hommes qui président les plus anciennes organisations. Par ailleurs, si de plus en plus de femmes sont présentes dans les bureaux, celles-ci restent la plupart du temps cantonnées au titre de présidente de commission et ne sont que rarement élues au titre de présidente ou vice-présidente. C’est le cas du Ceser par exemple. On peut dès lors se demander si cette parité n’est pas que de façade.
Dominique Lorenzi-Bry, vice-présidente de l’URIOPSS, est venue témoigner sur son parcours et sa position en tant que femme dans une instance de gouvernance. Celle-ci, après avoir alerté sur les humiliations quotidiennes qu’elle a pu subir, affirme que les femmes « sont mises aujourd’hui dans des postes de responsabilité extrêmement difficiles », là où les hommes occupent des postes à responsabilités bien moins exigeants. Sans parler des violences sexistes et sexuelles (VSS) toujours présentes dans le monde du travail. Il reste encore « un vrai travail à faire de la part des hommes pour laisser la place aux femmes et éviter le sexisme », prévient-elle.
Des solutions proposées
Pour conclure cette matinée, plusieurs pistes ont été proposées parmi lesquelles la création d’un réseau entre femmes dans les structures de l’ESS. Il a été aussi rappelé l’importance de sensibiliser aux VSS, de lutter contre les idées préconçues et, plus largement, de soutenir les femmes. Le prochain baromètre devrait avoir lieu dans deux ans, en espérant que les structures répondent plus largement au questionnaire afin d’obtenir des données plus représentatives. En espérant aussi que l’égalité salariale et la parité effective soient obtenues d’ici là.
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