Dimanche 23 mars, la Fabrique Opéra Val de Loire a donné sa quatrième représentation de l’opéra de Bizet à nouveau ovationnée par 3 700 spectateurs. Séraphine Cotrez et Marie Gautrot y ont partagé le rôle titre !
Par Jean-Dominique Burtin.
Deux Carmen, main dans la main, voix dans la voix

Marie Gautrot et Séraphine Cotrez réunies. Photo JDB.
L’engagement et la passion de chacune et de chacun conduisent à relever avec bonheur tous les défis. Ce dimanche après-midi, juste avant le lever de rideau,
Clément Joubert, directeur artistique de La Fabrique Opéra Val de Loire et chef de l’orchestre symphonique L’Inattendu prévient le public que, souffrante, Séraphine Cotrez ne pourrait chanter et que la partie lyrique serait interprétée par Marie Gautrot installée au cœur de l’orchestre. Cette dernière, mezzo-soprano, rejoint ainsi la distribution du spectacle quasiment au pied levé et chante le rôle avec une maestria confondante d’intensité. Pure beauté. Soulignons que cette artiste connait parfaitement la partition puisqu’elle tient elle-même le rôle de Carmen, cette saison, à l’Opéra national d’Estonie.
Sur scène, avec un jeu admirablement félin, Séraphine Cotrez, tour à tour enjouée fière ou ensorcelante, mime quant à elle le chant qu’elle connaît par cœur, sauvegarde l’équilibre de la mise en scène, et ne prête sa voix que pour assurer avec aplomb et folle sensibilité les passages parlés. À l’issue du second acte, au moment du salut, les deux mezzo-sopranos se rejoignent sur scène, s’étreignent et se congratulent sous les applaudissements d’un public admiratif.
Vaste équipage rayonnant pour une belle aventure

Clément Joubert, main sur le cœur. Photo JDB.
Nul incident ne semble ainsi pouvoir venir à bout du talent de cette judicieuse compagnie composée de choristes (160), de solistes (11), d’une incroyable direction de chœurs, d’une équipe technique lumière et son, et d’un magnifique et talentueux orchestre à la musicalité souveraine et accomplie.
Mise en scène par
Quentin Delépine, avec un visuel scénographique signé Ludovic Meunier, cette œuvre a les atours d’une superproduction particulièrement sobre, intense et chatoyante où l’on ne peut qu’être touché par la fraîcheur d’un chœur d’enfants et des solistes participant au drame. Soulignons ainsi le duo émouvant que nous ont offert, notamment, Marlène Assayag (Micaëla) et François Almuzara (Don José). Ou bien encore ce jeu des cartes au camp des bohémiens avec les voix sublimes d’Anaïs De Faria (Frasquita) et de Valentine Dubus (Mercédès). Ne manquons pas, non plus, de saluer les bénévoles et quelque 700 élèves, étudiants et apprentis qui ont participé à ce projet, entre autres pour les décors, les costumes, les maquillages, la kiné, l’accueil attentif et souriant des spectateurs. La main sur le cœur, saluant le public et tout l’équipage d’une belle aventure, Clément Joubert aura, ce dimanche, continué de se montrer d’une générosité heureuse et communicative.
Ce qui laisse présager un grand succès pour le prochain spectacle de La Fabrique Opéra Val de Loire, à savoir, « La Belle Hélène », œuvre d’Offenbach qui sera donné, dans une mise en scène de Jean-Michel Fournereau, les 20, 21 et 22 mars 2026 au Zénith d’Orléans. Nouvelle promesse d’enchantement déjà très attendu.
Plus d’infos autrement :