Une exposition à l’ESAD Orléans propose une expérience sensorielle à travers 11 réalisations d’étudiants, enseignants et designers diplômés, en partenariat avec le FRAC Centre-Val-de Loire. Ciblant ce que l’on nomme « l’image pauvre », c’est un véritable dialogue entre les techniques les plus performantes et les plus archaïques, pour lesquelles Laurent Baude et Maurice Huvelin commissaires de l’exposition savent dispenser des explications qui rendent limpide les intentions des artistes.

L’équipe de l’ESAD devant “Ponderosa pine” de Rodney Graham. De G à D : Audrey Sallin Pronier, Laurent Baude, Maurice Huvelin, Catherine Bazin. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
On ne le sait pas assez et les responsables insistent : l’École supérieure d’art et de design de la rue Dupanloup est un lieu ouvert et les expositions –nombreuses – sont en libre accès pour tout public.
Jusqu’au 25 avril, la salle du rez-de-chaussée et ses murs laqués en vert printemps offre une immersion dans le monde de l’image dans toutes ses déclinaisons. Ainsi, on peut contempler la très belle photo de Rodney Graham telle qu’elle s’imprime sur la rétine, c’est-à-dire à l’envers. En perspective, c’est le travail de Gordon Matta-Clark « office baroque 1977 », une œuvre rare de montages photographiques sur un bâtiment à l’intérieur découpé pour une juxtaposition d’effets de lumière et contrastes.
Laurent Baude, lui, propose un dispositif optique basique qui, à partir d’un simple trou dans un rideau noir, offre en direct l’image du Campo Santo projetée sur les murs de la salle. Cette chambre obscure est activée tous les jours de 13h45 à 14h.

Laurent Baude active la room obscura. Photo ACC
Plus loin, ce sont les fameux stéréoscopes nés au XIX siècle, qui ont réjoui les générations du siècle dernier avec leurs images à double vision, donnant un effet relief. Maurice Huvelin, en véritable archéologue de l’image, propose une collection d’appareils et d’écrans qui projettent « Les oiseaux » d’Hitchcock sur une pellicule 35 mm.

Maurice Huvelin “Birds after collapse” 2025. Photo ACC
D’autres œuvres méritent le détour, comme ce transfert photographique sur bois d’une photo argentique d’Ophélie Récanzone, ou encore « Et si Mamie revenait dans son salon » d’Alice De Oliveira Reis qui utilise la technique du tissage pour une réalisation du plus bel effet.
La rencontre entre les différents acteurs de l’ESAD a aussi pour objectif de « faire école », c’est-à-dire de mobiliser dans une même démarche les étudiants, leurs enseignants et les jeunes diplômés en montrant que la réalisation artistique fédère et appartient à tous.
À partager sans modération, du lundi au vendredi de 11h à 17h
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