Pierre Boulez, maître de musique, magnifié avec attachement à Montargis

Ce jeudi, accompagné de Régis Castro, sous-préfet de Montargis, Benoit Digeon, maire de Montargis, ne cache pas son bonheur de dévoiler le buste de Pierre Boulez, compositeur et chef d’orchestre (1925-2016) qui possédait une maison familiale à Amilly. Ce dernier avait, en 2003, apporté son expertise d’acousticien lors de la rénovation de la merveilleuse salle des Fêtes de style art déco de la cité. Avec des mots simples et directs, saluant de manière sonore l’importance de l’œuvre du compositeur, le maire de Montargis tenait à se féliciter que la Ville puisse ainsi enrichir son patrimoine par une très belle pièce qui ne devrait pas manquer de s’accompagner d’une action pédagogique.

Et l’édile, invitant à l’émotion et à la contemplation, de citer le musicien qui se plaisait à dire qu’il faut aussi « rêver sa révolution ».

Prenant à son tour la parole, Régis Castro devait, quant à lui, rendre hommage à Pierre Boulez, célébrer de manière sensible « la puissance de la musique et de l’art dans nos vies », ainsi que le talent de Sylvie Desmoulin, artiste qui a su « capturer l’essence » de Pierre Boulez « de manière si fidèle et si émouvante ». Sylvie Desmoulin, peintre et sculpteur, architecte DPLG, ne devait pas manquer, la première, avec grâce et simplicité, en ce moment solennel, de prendre la parole pour évoquer son admiration pour Pierre Boulez qui insufflait inspiration et forçait au respect : « Pierre Boulez était un être novateur, exigeant, généreux dans la transmission et le partage de son savoir ».

Rappelons, pour mémoire, qu’à l’occasion des Matinées du piano d’Orléans « Structures livre 1 », avait été interprétée le 26 janvier dernier, la terre préparatoire au buste en bronze avait été présentée dans le hall de la salle de l’Institut d’Orléans. Pierre Boulez se tenait ainsi déjà là, de face, tel un homme frappé d’un sobre éblouissement et de fragilité émue qui fait autorité. Son profil, quant à lui, dit aujourd’hui encore un monde intérieur chargé d’humanité. Quant à son regard si puissant d’âme ouverte sur le présent et le futur, il nous traverse de manière insondable. Et Sylvie Desmoulin, en toute énergie, passion scrupuleuse et authenticité de déclarer, de nouveau, son désir d’évoquer l’artiste « dans l’exercice de son art et habité par la musique ».

Soulignons aussi qu’Irène Ajer, personnalité qui fut directrice en son temps de la Maison de la culture d’Orléans, fut aussi administratrice de l’Ensemble Intercontemporain placé sous la direction de Pierre Boulez. Ce jeudi, à Montargis, à l’issue de cette inauguration conviviale et chaleureuse lors de laquelle Jean-Paul Luna interpréta, aux claviers, la « Toccata » de Claude Debussy, de nombreux amateurs d’art, artistes, galeristes, membre d’associations culturelles du département et Jérôme Bloch, délégué à la musique au sein de la Direction régionale des affaires culturelles, se sont retrouvés à la salle des Fêtes pour un convivial et chaleureux vin d’honneur. À l’issue de ce dernier, temps de rencontres et d’échange de projets, il a été remis à chacun l’ouvrage d’art de Jean Dubrana consacré à cette sculpture, livre où se dévoilent, photo après photo, les étapes et les parts du mystère d’une très belle création.