« Passeport » : le périple humaniste d’Alexis Michalik clôture la saison du CADO d’Orléans

Le CADO, Centre National de Création d’Orléans, joue la dernière séance de la saison. Et non des moindres. « Passeport » signé Alexis Michalik tient l’affiche toute la semaine, ne laissant personne indemne d’une histoire des migrants menée tambour battant par sept comédiens talentueux.

Christophe Lidon a accueilli les spectateurs du CADO le jeudi 20 mars. Photo AC Chapuis

Par Anne-Cécile Chapuis.

Christophe Lidon, directeur du CADO, accueillait les visiteurs lors de la première représentation de « Passeport » au théâtre d’Orléans. Et le rideau s’est levé sur les comédiens qui, au fil d’une heure quarante de spectacle, mettent en scène une histoire mêlée de rebondissements, d’émotion et de colère, nuancée d’une touche d’humour dans un tempo dont seul Alexis Michalik a le secret.

Salut final pour une troupe soudée. Photo AC Chapuis

Une performance rythmée sur un sujet grave

L’histoire à rebondissements et la mise en scène tonitruante emportent le spectateur dans une multitude de lieux successifs qui transportent en une seconde depuis la jungle de Calais jusqu’à une gendarmerie, en passant par un train ou un conteneur et bien d’autres encore. Magie de l’instant, de l’accessoire, du rythme, de la performance des acteurs.

Performance, oui, car tout est réglé au millimètre pour faire vivre les différents personnages du scénario imaginé par Alexis Michalik, ce « virtuose de l’écriture » comme le désigne Christophe Lidon. « J’ai d’abord eu l’idée du personnage, puis j’ai construit une histoire fondée sur l’identité, ce qui n’est pas anodin car j’ai moi-même des ascendants qui viennent de Pologne, d’Angleterre ou d’Australie », souligne-t-il dans un échange « Bord de scène » avec le public à l’issue de la première représentation à Orléans.

Une pièce engagée

Pour les comédiens, la démarche est engagée. « Nous nous sommes chargés de cette histoire ». La plupart d’entre eux portent un parcours personnel migratoire qui donne résonance aux personnages qu’ils incarnent. Ils s’investissent pleinement pour donner à « Passeport » sa réalité, comme dans la scène de la colère de Jeanne, alias Manda Touré, qui, à chaque séance, déclenche des applaudissements.

Manda Touré et Alexis Michalik à l’issue du spectacle. Photo ACC

La force du spectacle qui s’inspire de faits réels comme de réflexions shakespeariennes tient dans cette citation du dramaturge anglais répétée à plusieurs reprises : « Les misérables n’ont d’autre remède que l’espoir ».

Et déjà la saison 2025-2026 se profile à Orléans, et sera présentée au public le mardi 13 mai à 19h au théâtre d’Orléans (sur inscription ou à consulter sur internet www.cado-orleans.fr à partir du 28 avril 2025).

Pour aller plus loin dans Magcentre :

Au théâtre d’Orléans, une collaboration inédite entre CDN et CADO

Clin d’œil à la condition masculine selon Freud et Trinidad au CADO d’Orléans