Les baisses de subventions touchent de plein fouet le secteur de la culture. Cent Soleils, association d’audiovisuel, témoigne des difficultés à poursuivre leurs activités dans ce contexte. Difficultés partagées par l’ensemble du secteur culturel puisque jeudi, un rassemblement a eu lieu devant le parvis du Théâtre d’Orléans afin de dénoncer l’abandon de l’Etat pour la culture.
Rassemblement pour la culture sur le parvis du théâtre d’Orléans le jeudi 20 mars 2025. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Par Jeanne Beaudoin.
Cent Soleils, une association en péril
L’association Cent Soleils a pour objectif de proposer de nouvelles images du cinéma que celles qu’on a l’habitude de voir. Ses principales missions sont la projection gratuite de documentaires, suivies de discussions, ainsi que la mise en place d’ateliers autour du cinéma dans les écoles. Rendre accessible le documentaire pour que tout le monde puisse y avoir accès, et même y participer.
Mercredi soir avait par exemple lieu la projection au 108 du documentaire “Correspondances”. Un documentaire très beau, dans lequel nous pouvions suivre les élèves de CM1 de Glomel (22) et de Noisy-le-Sec (93) échanger à travers des lettres filmées. Il a été réalisé grâce aux associations Ty Films (22) et Périphéries (93), toutes deux issues, avec Cent Soleils, du réseau de la Cinémathèque du Doc. Cette expérience a permis aux enfants de “se projeter dans ce que c’est d’être un enfant ailleurs” explique Julie Maréchal, chargée de coordination à la programmation de Cent Soleils, mais aussi d’apprendre réellement les outils du cinéma.
Projection du documentaire “Correspondances” par Cent Soleils au 108. Crédit : Jeanne Beaudoin.
L’exemple d’une association à bout de souffle du aux coupes budgétaires
Il existe beaucoup de projets comme celui-ci pour faire du cinéma dans les écoles, des projets essentiels qui permettent de développer de nombreuses compétences pour les élèves. Cent Soleils, notamment, organise de nombreux ateliers chaque année dans les écoles. “Le cinéma est très transversale dans la pratique, ça permet de travailler l’imagination, la technique, le collectif, de développer de nombreuses compétences“, poursuit Julie Maréchal. Cependant, menacée par les coupes budgétaires, elle ne sait pas pour combien de temps encore l’association va pouvoir poursuivre ses activités.
Les restrictions budgétaires restent difficiles à appréhender. La région a récemment supprimé l’aide aux manifestations culturelles, alors que celle-ci permettait “à pleins de petites structures de mettre des projets en place“, explique Julie Maréchal. Une mesure contradictoire sachant que “leur politique, c’est de dire qu’on ne supprime pas les aides aux petites structures“. Une suppression qui met en danger l’association. D’autant que la région a également supprimé l’aide au projet art lycéen pour les options arts visuels l’année dernière, “ce qui a supprimé la moitié de nos financements“. Des coupes qui mettent en péril toutes les petites associations, alors que la culture est un pilier pour l’éducation.
Une situation partagée par tout le secteur culturel
Lors du rassemblement pour défendre la culture, le porte-parole de Sud Culture Loiret a expliqué les enjeux. Voici un extrait de sa prise de parole :
“Le projet de loi finance imposé par François Bayrou le 6 février par 49.3 est un des plus austère que la 5ème république ait connu, avec 10 milliards d’économie demandé au ministère sous prétexte de déficit public. Le service public de la culture est particulièrement touché, le nouveau budget 2025 de l’Etat ampute de 130 millions d’euros le budget de la culture. L’audiovisuel public par exemple recevra cette année 80 millions d’euros de moins qu’en 2024, un nouveau pas vers sa privatisation. Les budgets des sorties culturelles scolaires sont touchées. D’un autre côté, par l’intermédiaire de Bruno Retailleau, le budget de la sécurité, qui rassemble police, gendarmerie et sécurité civile a obtenu une augmentation de 2,7% de crédit pour un montant de 26 milliards d’euros.
Le coup d’un Rafale, un avion de combat, c’est l’équivalent de 20 orchestres symphoniques à temps plein pendant 20 ans : qu’on arrête de nous dire que les caisses sont vides. En 2023 les cadeaux fiscaux de Macron aux ultra riches représentent 62 milliards d’euros en moins dans les caisses de l’état. Grâce à ça, les 500 plus riches de ce pays possèdent aujourd’hui 42% du patrimoine national contre 21% en 2017. Au mépris des urgences sociales et environnementales de la population, la transition écologique, la santé, l’éducation et la culture sont sacrifiés pour permettre aux plus riches de se goinfrer toujours un peu plus. […] La culture est en danger et la démocratie est en péril.”
La privatisation de l’audiovisuel est une mesure voulue par l’extrême droite, couper le budget public de la culture, c’est aller vers sa privatisation, c’est ouvrir un boulevard pour l’extrême droite.
Rassemblement pour la culture sur le parvis du théâtre d’Orléans le jeudi 20 mars 2025. Crédit : Jeanne Beaudoin.
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