La séance d’ouverture s’est déroulée aux Carmes. Quelques remerciements et des explications sur le choix de l’année 62. Et puis ce monument du cinéma, le Lawrence d’Arabie de David Lean, avec ses immenses horizons dans le désert et les yeux incroyables de Peter O’Toole.
Les batailles de Lawrence. Photo Park Circus
Par Bernard Cassat.
Une très belle salle a marqué le coup d’envoi du festival Récidive. Pas tout à fait le premier film, puisque Hassan Terro, de Lakhdar-Hamina, a été projeté dimanche après-midi dans une séance co-réalisée avec l’Asla. Film de 1968, mais premier film de l’Algérie indépendante, comme l’a rappelé Ahmed Bedjaoui en le présentant.
En ce lundi soir, Michel Ferry a d’abord remercié tous ceux sans qui ce festival n’existerait pas, son équipe bien sûr, mais aussi Hélène Mouchard-Zay et Antoine de Baecque. Sans oublier le public, évidemment, et les trois sections cinéma des lycées d’Orléans, dont 27 étudiants se sont constitués en jury qui remettra un prix lors de la clôture, dimanche 23 mars.
Antoine de Baecque est ensuite revenu sur les raisons du choix de l’année 62. Il a rappelé la richesse historique, avec en premier lieu la fin de la guerre d’Algérie. Et 62, dans le cinéma, était une année de bascule. Les grands pionniers sur leur fin avaient encore quelques grands représentants, Antonioni ou Bergman, par exemple, présents dans le festival. Mais surtout les nouvelles vagues qui montaient partout, ces mouvements qui aboutiront à la fameuse Tricontinentale en 1966. Les cinémas nouveaux du Japon, des pays de l’Est, d’Amérique du Sud. La richesse politique allait de pair avec la richesse du cinéma en cette année 62.

Pierre Allorant, Hélène Mouchard-Zay, Isabelle Klinka, Cyril Désiré.
Cyril Désiré a ensuite assuré tout le soutien de la Drac à ce festival, rappelant aussi sa longue amitié avec Michel Ferry.
Pierre Allorant, au nom du Cercle Jean Zay, a combiné, avec sa vivacité d’esprit habituelle, les titres des films du festival pour les relier à l’actualité politique. Il a fini sur une citation de Jean Zay cinglante et angoissante : « Et maintenant la guerre ! »
Marc Cerisuelo, critique et professeur, a ensuite présenté le film de David Lean. Il a resitué cette production dans le cinéma américain en pleine mutation. Hollywood se transformait. Mais faisait encore confiance à quelques grands, comme David Lean. Surtout que ce dernier avait trouvé un producteur très important et talentueux, Sam Spiegel. Tous les deux, ils réalisaient trois immenses films. Le Pont de la rivière Kwaï en 1957, Lawrence d’Arabie en 62 et Le Docteur Jivago en 65.
Le film de Lean n’est pas vraiment un biopic, mais s’attache à des instants importants de sa vie, notamment le conflit des Anglais et des Arabes contre les Turcs. Cette grande réalisation est formidablement servie par la musique de Maurice Jarre, et a lancé la carrière de Peter O’Toole.
Peter O’Toole. Photo Park Circus
On pouvait donc, dans la première séquence du film, suivre Lawrence sur une route du Dorset qui lançait sa moto à fond les manettes vers sa mort. Sa légende racontée par Lean pouvait ensuite commencer.
Rappelons pour finir que le festival ne présente pas que des films de l’année 62, mais aussi deux avant-premières. Dont une première mardi 18 mars, La chambre de Mariana, un magnifique film d’Emmanuel Finkiel avec Mélanie Thierry. Le réalisateur sera là pour le présenter.
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