La France Insoumise a décidé de larguer les amarres du collectif de gauche rassemblant PS, PCF et Génération(s) au motif que la future tête de liste ne peut être issue du Parti socialiste. Les directives nationales du parti mélenchoniste vont donc s’imposer et se traduiront par une liste autonome aux municipales de 2026.
La photo de famille d’une gauche unie pour les municipales 2026 a déjà mal vieilli. ©Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Le torchon brûle à gauche. Le collectif Orléans Maintenant semblait être porté par une dynamique en rassemblant une grande partie de la gauche (mais pas les écologistes) avec les socialistes, les communistes, les Insoumis et les représentants de Génération(s), le micro parti de Benoît Hamon. Mais les Insoumis viennent de faire connaître leur souhait de se détacher du collectif et donc de se présenter aux municipales avec une liste autonome. C’est en fait la question de la tête de liste du collectif qui aurait fait capoter l’union. Pour les Insoumis locaux menés par Manon Isaac et Valentin Pelé « il paraît impensable que cette liste issue du Nouveau Front Populaire soit incarnée par une tête de liste issue de la formation politique ayant rompu les engagements du NFP. Le Parti socialiste en ne votant pas la censure sur le budget pour maintenir le gouvernement Bayrou, a mis à mal sa crédibilité pour incarner une véritable alternative ».
Si La France Insoumise était prête à accepter une tête de liste non issue de ses rangs, pas question pour elle d’accepter que la liste soit menée par une ou un socialiste et notamment par leur représentant Baptiste Chapuis.
Rupture « incompréhensible »
Long au démarrage, le départ de LFI intervient plusieurs semaines après le décrochage progressif du PS du NFP, ce qui pourrait s’expliquer par une décision émanant d’une directive nationale de LFI et non par un revirement local. Cette rupture a surpris les socialistes locaux. Pour Baptiste Chapuis, « la tête de liste d’Orléans Maintenant n’est pas choisie et ne le sera pas avant plusieurs mois, ce pourrait être moi où quelqu’un d’autre ». Mais cette fracture semble d’autant plus incompréhensible aux socialistes qu’elle intervient dans un mouvement bien engagé. « Nous rassemblons 150 personnes dans ce collectif, issues de partis ou de la société civile, nous avons reçu 1 000 réponses à un questionnaire que nous avons distribué sur les transports urbains ». Pour autant le PS « prend acte de cette décision de LFI » en gardant les « portes toujours ouvertes aux Insoumis comme aux autres composantes, associatives ou écologistes car nous voulons rassembler toutes les couleurs d’Orléans ».
LFI combien de divisions ?
Les représentants de LFI de leur côté rappellent qu’ils sont « toujours prêts à assurer l’unité de la gauche avec nos partenaires derrière une tête de liste capable d’incarner le changement » en portant « un programme de rupture ».
Et si cette décision locale des insoumis était une bonne nouvelle pour le PS et ses partenaires ? Pour bon nombre d’adhérents socialistes l’engagement aux côtés de LFI était considéré comme « un boulet » et même comme une impossibilité de soutien. Sans LFI Orléans Maintenant peut désormais s’ouvrir plus largement vers le centre gauche, vers d’autres associations engagées dans la réflexion municipale et même vers Place Publique le mouvement de Raphaël Glucksmann. Des socialistes sont d’autant moins marris du départ de LFI qu’ils rappellent le poids léger que représente LFI à Orléans (certains dissidents Insoumis pourraient même être tentés de rejoindre le collectif de gauche). Aux municipales de 2020, le porte-parole de LFI Valentin Pelé n’avait pas été capable de présenter avec le Parti Animaliste une liste qui avait été invalidée par la préfecture.
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