Un pas de côté, pour oublier nos peurs

Dans « Un pas de côté », Gérard Audax offre un voyage poétique où les mots résonnent comme une mélodie, portés par le piano de Vincent Vialla et le violoncelle de Geneviève Koerver. Entre textes et chansons, le comédien nous entraîne dans une symphonie d’émotions, explorant la beauté, l’amour et le passage du temps.

Photo Bertrand Runtz


Par Patrick Communal.


La poésie est une écriture et un langage. Elle s’impose des règles de formes particulières, un rythme, un jeu de rimes et de sonorités, parfois une arithmétique contraignante qui décompte les syllabes et les strophes mais Julia Kristeva nous révèle que le langage poétique est ce lieu où la jouissance ne passe par le code social que pour le transformer. Il introduit dans les structures linguistiques et la constitution du sujet parlant une rupture totale. Cette rupture est sans doute le cheminement nécessaire pour éveiller nos émotions, amour, tristesse, solitude, ivresse.

Il y a dans la poésie une mystérieuse alchimie que s’approprie d’un pas de côté Gérard Audax pour nous dire les textes qu’il aime, et les chanter, accompagné du piano de Vincent Vialla et du violoncelle de Geneviève Koerver dont la musique nous offre la douceur d’une fiction intime.

La poésie, ivresse du langage

Vendredi soir, cette performance artistique du comédien a tenu en haleine notre sensibilité avec des mots, des sons qui s’enchaînent, des textes qui touchent le public, attendrissent, bouleversent dans cette ivresse du langage ; il est question ici de la vie, de la beauté, de l’amour, de la mort qui vient, du souvenir du temps et des choses, des vertiges qu’on éprouve parfois en portant notre regard sur le monde.

Gérard Audax, créateur du théâtre du clin d’œil dont la fille Aurélie a repris la direction, n’a pas abandonné les planches, « Un pas de côté » est une symphonie de textes et de chansons qu’il a parfois écrits lui-même, mais il y a joint ceux de ses amis. Et sans être exhaustif on y retrouve pêle-mêle la présence d’Aragon, Nazim Hikmet, l’abbé de Lattaignant Sigmund Freud, Brigitte Fontaine et tant d’autres. Il chante aussi, Ferrat, Henri Tachan et Reggiani et demande au public de reprendre avec lui le barbier de Belleville.

Quelques jours plus tôt, au cinéma des Carmes, Gérard Audax évoquait ses préoccupations face à l’état du monde. Ce soir-là, sur scène, il rappelait combien la poésie est nécessaire pour y faire face. Un pas de côté est un temps de respiration, un moment d’ivresse peut être aussi, pour mettre entre parenthèses nos angoisses.

Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l’aube première
Il y aura toujours l’eau le vent la lumière
Rien ne se passe après tout si ce n’est le passant
C’est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n’était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre

Seconde représentation :

On peut encore assister à cette promenade théâtrale, poétique et musicale ce jeudi à 15 heures au théâtre du Clin d’œil de Saint-Jean-de-Braye. Réservations : 02 38 21 93 23 et accueilclindoeil@gmail.com


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