La journée de mobilisation pour les droits des femmes et des minorités de genre a réuni 2 000 personnes pour défendre l’égalité des droits dans une dynamique inédite. Entre luttes féministes, antiracistes, et en soutien aux droits des personnes trans et des travailleuses du sexe, l’événement a aussi dénoncé la baisse des financements pour des organisations comme le Planning Familial, cruciales pour la protection des droits des femmes.
Chorale Les Luttes Engagées lors de la manifestation du 8 mars. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Par Jeanne Beaudoin.
Cette journée de mobilisation a été marquée par une coopération inédite entre syndicats et associations. C’était, pour Mélanie Rocher, présidente du GAGL45, « inimaginable il y a cinq – six ans qu’ils se rassemblent ». Il y avait à l’époque une manifestation syndicale, et une associative, qui n’avaient pas lieu en même temps. « Aujourd’hui dans le Loiret, je suis fière de dire qu’on arrive à travailler tous ensemble pour les mêmes droits ». Et effectivement, il y avait du monde dès 11h sur le village associatif installé place de Gaulle pour demander l’égalité des droits.
Une mobilisation en soutien aux femmes du monde entier
Cette journée était particulièrement inédite grâce à l’intersectionnalité des luttes. Si cette mobilisation se veut être contre le patriarcat, elle a aussi une dimension antiraciste, anticapitaliste, antifasciste, anticolonialiste, en faveur des droits des personnes LGBTQI+ et des TDS. « Le seul chemin possible est celui du progrès social, le capitalisme et le patriarcat amènent la guerre, la justice sociale construit la paix », revendique une membre des Rosies.
Les drapeaux palestiniens et libanais flottaient dans le cortège, en hommage au génocide toujours en cours à Gaza. De nombreux messages résonnaient d’ailleurs en écho à la lutte des femmes à travers le monde entier. « À Gaza, en Iran, en Ukraine, en Syrie, au Congo, en Afghanistan, en Turquie, en Kanaky : Solidarité avec les femmes du monde entier ! ».
Départ du cortège avec une intersectionnalité des luttes portée par les syndicats étudiants. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Soutien aux droits des personnes trans
Parmi les nombreuses organisations militantes présentes, l’OST, Organisation de Solidarité Trans, association venant en aide à toutes les personnes trans, était particulièrement visible et tenait même un stand dédié. Avec des banderoles aux slogans comme « PAS DE LIBER E SANS LE T » ou « PAS DE LU E SANS LE T » dénonçant le climat international particulièrement transphobe. Impossible, selon les militant·e·s, de dissocier le féminisme de la lutte pour les droits des personnes trans, car la communauté en est une composante essentielle. « Donner des droits pour les femmes trans, c’est donner des droits pour toutes les femmes, parce que nos droits sont les mêmes. Avoir le droit de transitionner, c’est aussi avoir la liberté de disposer de son corps, c’est aussi avoir le droit à un service public de santé de qualité, c’est aussi avoir le droit d’avoir du travail », déclarait un membre de l’OST.
Une mobilisation en faveur également des TDS
Etait également présent un cortège de lutte pour les droits des travailleurs et des travailleuses du sexe (TDS). Dans leur viseur, la loi abolitionniste mise en place en France, loi qui pénalise les client-es et les proxénètes. Un membre du Projet Jasmine de Médecins du Monde, association luttant contre les violences que peuvent vivre les TDS, a également pris la parole. « Plusieurs études d’envergure ont été réalisées pour mesurer les conséquences des lois abolitionnistes. Elles sont sans appel, sous une législation abolitionniste, les violences faites aux travailleuses du sexe augmentent, le nombre de contamination au VIH et aux IST explosent. Les personnes sont maintenues dans la clandestinité mais aussi la grande précarité puisque la pénalisation des clients fait disparaitre une bonne partie des clients respectueux ».
Manifestation du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, à Orléans. Crédit : Jeanne Beaudoin
Baisse des financements
Si les droits de nombreuses femmes et minorités de genre continuent de reculer, les financements reculent tout autant. Le Planning Familial, primordial pour les droits des femmes et pour l’égalité, est menacé par une baisse des subventions, mettant en danger leur action. « Le Conseil Départemental du Loiret se désengage en baissant notre subvention annuelle. C’est pourquoi nous lançons un appel solennel aux pouvoirs publics, à tous nos partenaires et à vous toutes et tous ici présents. Nous avons besoin de votre soutien. Renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes et la protection des victimes ne peuvent être atteints sans des moyens adaptés et pérennes ».
La lutte pour l’égalité des droits ne s’arrête pas au 8 mars. Face aux baisses de subventions, le Planning Familial 45 rappelle qu’il est possible de le soutenir en adhérant ou en faisant un don. L’OST a également lancée une campagne de dons.
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