À Blois, un nouvel ABRI pour toutes les femmes

À Blois, les femmes victimes de violences disposent d’un lieu pour une prise en charge globale. Il a été baptisé du nom de Gisèle Halimi le 8 mars dernier lors de la Journée internationale des droits des femmes en présence de sa petite-fille.

L’ABRI Gisèle Halimi de Blois a été inauguré le 8 mars dernier. Photo JLV


Par Jean-Luc Vezon.
 
 

Inspiré de pionnières comme la Maison des femmes de Saint-Denis (1) ou la Citadelle à Nantes, l’ABRI pour Accueil, Bienveillance, Ressources et Inclusion illustre l’engagement de la ville de Blois pour soutenir les femmes victimes de violences ou discriminations et l’égalité réelle.

Sur le site, qui fut une ancienne école, entièrement réhabilité par la ville dans le cadre d’un projet participatif, on trouve donc plusieurs structures permettant un accompagnement global des femmes : Maison des Adolescents 41, Planning Familial et Artémisia (accueil de jour inconditionnel), CIDFF, Collectif Droits des femmes 41. De quoi « tendre la main aux femmes » et surtout les aider à se reconstruire comme le disait Gisèle Halimi.

Après le dévoilement d’une bannière en l’honneur de l’avocate et militante féministe, Marc Gricourt, maire de Blois, a chaleureusement remercié tous les acteurs et bénévoles de ce projet symbole de « l’union de compétences et d’engagements ». Il a particulièrement salué le mécénat de compétences et en nature de But, Truffaut et Leroy Merlin dont 40 collaborateurs ont donné de leur temps trois jours par semaine pendant quatre semaines pour aménager les locaux de la plus belle des façons. Fonctionnels et lumineux, ces derniers, source de bien-être, permettent aux professionnels de réaliser un travail de fond.

Petite-fille de Gisèle Halimi, Maud Halimi, marraine de l’édition 2025 de la semaine Elles, a pour sa part rappelé les combats de sa grand-mère qui restent contemporains dans une France assommée par le procès des viols de Mazan et la montée du racisme et de l’antisémitisme. « Il ne faut jamais fermer les yeux ni se résigner », a-t-elle martelé avant la plantation d’un poirier et la visite de l’ABRI sous la conduite des élues blésoises Christelle Leclerc et Claire Louis, chevilles ouvrières du projet.

Gisèle Halimi, la rebelle

« L’égalité ne se mendie pas, elle se prend ». Cette phrase de Gisèle Halimi sur la bannière symbolise parfaitement la vie de cette femme qui a inspiré de très nombreuses militantes féministes et dont les plaidoiries sur l’avortement ou la criminalisation du viol sont restées dans les mémoires.

Maud Halimi a évoqué la mémoire de sa grand-mère pour qui le féminisme est un levier de transformation sociale. Photo Jean-Luc Vezon.


En l’absence de Violaine Lucas, deuxième marraine de cette édition 2025, qui manifestait à Budapest pour défendre les droits des Hongroises menacées par la politique de Viktor Orban, Ana Cuesta, secrétaire générale de Choisir la cause des femmes lui a rendu un vibrant hommage dans un très beau discours. Entre exigence et radicalité pour faire avancer les droits, le message de celle qui a fondé avec Simone de Beauvoir et Jean Rostand, l’association féministe en 1971, demeure profondément d’actualité.

Violences sexuelles (seulement 6 % des femmes portent plainte suite à une tentative de viol et/ou une agression sexuelle), bas salaires (3/4 de femmes), égalité salariale, parité politique, accès aux postes de direction, travail domestique… le chemin reste encore long dans une société marquée par deux siècles de patriarcat.

« C’est un bel outil et une illustration du partenariat. Mais, les femmes n’osent pas toujours venir même si depuis le mouvement #Metoo, il y a une prise de conscience de la société des violences faites aux femmes. Il reste important d’aller à leur rencontre et d’informer toujours et encore(2) », se félicitait une bénévole du CIDFF, association qui met tout un éventail de compétences professionnelles au service des femmes et des familles : service juridique, emploi, lutte contre le système prostitutionnel, accompagnement psychologique…

Ajoutons que si l’ABRI n’héberge pas d’associations de soutien aux personnes LGPTQIA+, celles-ci y ont naturellement toute leur place.

(1) Fondé par Ghada Hatem-Gantzer qui fut marraine de la semaine Elles en 2023.
(2) L’association est désormais présente sur Instagram hashtag#CeciNestPasTabou. Ce compte est dédié à la prévention et à la sensibilisation sur des sujets comme la prostitution, santé sexuelle et affective, les violences, discriminations et sexisme.

 

L’ABRI Gisèle Halimi, un havre bienveillant qui permet aux femmes de se reconstruire et d’aller de l’avant. Crédit photo Jean-Luc Vezon.


Plus d’infos autrement :

Les femmes entre pouvoir et influence lors de la semaine Elles

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