L’ECOlivetaine veut favoriser une dynamique locale pour anticiper les conséquences du changement climatique. Elle travaille dans la transition écologique. Depuis 10 ans, ce collectif mène nombre d’actions et de projets. En 2022 est venue l’idée d’une centrale photovoltaïque pour l’autoconsommation de l’électricité. Rencontre avec Joël Poux, co-président de l’association et membre actif du comité de pilotage.
Les installations de la centrale photovoltaïque. Photo l’Ecolivetaine.
Propos recueillis par Bernard Cassat.
L’ECOlivetaine a 10 ans ?
Oui. On s’est inspiré du schéma des villes en transition. Dans les statuts de beaucoup de ces collectifs, ça fonctionne par comités de pilotage. On partage les décisions, dans un esprit démocratique. Elles sont toutes discutées au comité de pilotage. On fait une réunion tous les mois, et on y discute des projets et des actions de l’association. On est presque une centaine de personnes cotisantes. Mais activement, on est une vingtaine environ. Le projet d’énergie renouvelable et citoyenne est plus récent, de septembre 2022. On a créé une commission électricité renouvelable, on était six.
Comment vous avez procédé ?
On avait entendu parler d’énergie partagée et renouvelable par l’association nationale qui soutient les collectifs. Donc on est parti de là, on les a rencontrés. Ils nous ont expliqué comment mettre en œuvre un projet citoyen de production d’énergie. On fait de l’auto-consommation collective. On est parti tout de suite sur ce schéma-là. Il y a tout l’aspect humain, rencontrer, faire adhérer. Et tout l’aspect juridique, parce que c’est bordé : la toiture, on la loue. Donc on a fait un bail chez le notaire. Notre installation est totalement indépendante. Aujourd’hui on s’entend bien avec le propriétaire du Tire Bouchon, mais le commerce peut être cédé, le nouveau propriétaire pourrait ne plus être d’accord. Donc on est indépendant. On a notre propre compteur, et on loue la toiture. On va lui vendre l’électricité quand même.
Les installations de la centrale photovoltaïque. Photo l’Ecolivetaine.
Au niveau juridique, il a fallu une SAS ?
Oui, pour l’installation et l’exploitation, on a monté une SAS, Ecoliwatt, avec et des parts à 100 euros. Ça s’est fait assez vite. On partait sur un projet de 60 000 euros. On finit à 70 000, mais avec plus de puissance : les 40KWh crête prévus sont passés à 60. Et puis on a eu quelques imprévus. Notamment le raccordement, avec une trachée de 150m dans la rue… 65 personnes ont acheté des parts. Et la mairie d’Olivet nous a soutenus en achetant pour 6 000 euros, un dixième. Et la Région a abondé les achats d’actions, comme dans chaque installation citoyenne, sociale et solidaire.
Vous avez passé un contrat avec l’opérateur ?
L’installation est de 60KWh crête, ça représente 60MgWh à l’année. Quand on crée une installation d’autoconsommation collective, il faut un contrat avec Enedis. Leur donner les numéros des compteurs de chaque personne qui veut participer. Dans un rayon de moins de 2 km de l’installation. C’est Enedis qui a fixé ces règles en ville. En campagne, c’est plus. Pour choisir les consommateurs, on s’est adressé en priorité aux sociétaires, c’était logique. D’ailleurs, Enedis l’exige. Une vingtaine a signé pour consommer. Il pourrait y en avoir plus.
Une installation très discrète en plein Olivet. Photo l’Ecolivetaine.
Comment est gérée la consommation ?
Enedis propose plusieurs clés de répartition. Une clé statique, où on répartit par pourcentages. 10% à Dupont, 10 à Durand, etc. Mais si Dupont ne consomme pas son électricité, elle est perdue, elle est produite en vain. Donc on a pris une autre clé de répartition, une clé dynamique. Si, au moment de la production, il y a plus de consommation, c’est divisé au prorata. On va commencer à recevoir les premiers chiffres de consommation d’Enedis, donc on va voir comment ça se répartit. On a des indicateurs de production en direct. Aujourd’hui par exemple, en ce moment (lundi 3 mars, 16h), 13kw. À midi, on en produisait 36. La mise en service a eu lieu en janvier. Février est le premier mois de consommation. Et là, on va recevoir d’Enedis le résultat. Et on verra si tout a été consommé. Sinon, s’il y a du surplus, il est commercialisé. Il faut trouver un acquéreur. On a signé un contrat avec Enercoop, qui travaille aussi dans l’énergie renouvelable. Elle reprend le surplus. C’est une gestion, avec les compteurs Linki. Quand on va avoir le bilan, on va obtenir les quantités soutirées. Le surplus sera facturé à la fin de l’année. À leur prix (6ct), qui est plus bas que le nôtre (15ct).
Plus d’infos sur l’association : www.ecolivetaine.fr
Un soutien inattendu de la MAIF
Joël Poux recevant le chèque de la MAIF, au nom de l’Ecolivetaine. Photo Ecolivetaine.
Un chèque de 2 200 euros par la MAIF. Elle mène des opérations de soutiens pour les associations qui œuvre pour l’écologie. La MAIF nous a sélectionné pour aller toucher un chèque lors du match France Bosnie, le lundi 24 février au Comet. À la fin du match, ils ont fait un topo sur l’association et donné le chèque. Belle surprise !