« Amour sans violence », c’est une exposition qui dénonce les stéréotypes de genre. On apprend à déceler les différentes formes de violences présentes dans notre société et à respecter, toujours, le consentement de nos partenaires.
Exposition « Amour sans violence » créée par le CIDFF Centre-Val de Loire et exposée à l’Hôtel régional par le Ceser. Crédit photo : Jeanne Beaudoin.
Par Jeanne Beaudoin.
Prêtée par la Fédération Régionale des CIDFF Centre-Val de Loire dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, l’exposition est accessible à toutes et tous sans modération. Mise en place par le Ceser dans le hall du Conseil régional à Orléans, au 9 rue Saint-Pierre Lentin, elle est à voir jusqu’au vendredi 7 mars.
Détruire les stéréotypes de genre
Composée de douze panneaux, cette exposition a pour objectif de sensibiliser le grand public aux violences sexistes et sexuelles (VSS). Les illustrations, belles et efficaces, permettent de comprendre le phénomène de l’emprise et les cycles de violences qui peuvent s’installer dans une relation, tout en encourageant les personnes qui subissent ces violences à parler.
On y apprend également à déconstruire les stéréotypes de genre et à mieux appréhender leurs impacts. Des stéréotypes qui représentent la façon dont nous sommes sociabilisés, dès la naissance, à suivre des normes de genre. Nous apprenons à nous comporter comme des femmes ou des hommes, selon notre sexe. Or ces stéréotypes de genre, en plus de nous conformer à un rôle, induisent une catégorisation et une hiérarchisation des femmes et des hommes. Ils « outillent les discriminations sexistes et servent à légitimer, à posteriori, les inégalités », peut-on lire dans cette exposition. Donc non, les femmes ne sont pas faites pour s’occuper du ménage, elles ne sont pas plus sensibles que les hommes, elles n’aiment pas forcément les poupées et peuvent aimer le foot et la bagarre.
Extrait de l’exposition « Amour sans violence ». Crédit illustration : Diglee- Agence Marie Bastille. Crédit photo : Jeanne Beaudoin.
La culture du viol a encore de belles années devant elle
D’après l’exposition, 74% des femmes salariées considèrent encore être régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes dans le cadre de leur travail, 1 femme sur 7 est agressée sexuellement au cours de sa vie et les femmes sont dix fois plus exposées que les hommes aux injures à caractère sexiste. Bien que ces violences soient interdites et punies par la loi, elles perdurent. Des chiffres toujours trop élevés, qu’on ne cesse de répéter. Alors à quand la fin de l’impunité ?
Parce que la culture du viol, c’est quoi ? « Un ensemble de comportements, de croyances et de paroles partagées au sein d’une société donnée qui minimisent, normalisent voire encouragent le viol et les violences sexuelles ». Vous trouverez, lors de cette exposition, de très beaux exemples qui illustrent cette définition. Par exemple, 17% des Français considèrent qu’un “non” veut en fait dire “oui”, 42% des Français estiment que si une femme a une attitude ou une tenue provocante, cela atténue la responsabilité du violeur. Ou encore, 32% des Français pensent qu’un viol est en fait un malentendu. La culture du viol est encore solidement ancrée dans les mentalités.
Image issue de l’exposition “Amour sans violence”. Crédit illustration : Diglee- Agence Marie Bastille. Crédit photo : Jeanne Beaudoin.
Qui contacter ?
Des structures existent, gratuites et disponibles pour toutes et tous, pour les personnes qui subissent ces violences, mais aussi pour les personnes qui en sont témoins. On retrouve notamment le 3919, numéro national pour l’écoute et l’orientation des femmes victimes de violences. Le Planning Familial, lieu d’écoute et d’accompagnement, il lutte contre les violences liées au genre et à l’orientation sexuelle, tout en informant sur la santé sexuelle et les sexualités. Le CIDFF est un lieu d’accueil pour toutes les personnes victimes de VSS qui souhaitent être accueillies et informées sur leurs droits de façon confidentielle et gratuite.
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