Montargis soigne ses ponts

Être une ville de ponts, c’est bien beau, mais cela génère des responsabilités du côté de la sécurité et des coûts d’entretien. À Montargis, qui compte une bonne centaine de ponts et passerelles, on en sait quelque chose. L’un des ponts enjambant le Vernisson est en travaux, jusqu’à fin avril : ses trottoirs menaçaient ruine.

Montargis, combien de ponts ? Combien de passerelles ? Et les arches ? – photo Izabel Tognarelli


Par Izabel Tognarelli.


En région Centre-Val de Loire, les esprits sont restés marqués par la chute du pont de Sully-sur-Loire, par un matin très froid de l’hiver 1985. Plus près de nous, en 2018, l’effondrement du pont Morandi, à Gênes, en Italie, avait conduit à un état des lieux des ponts en France, lancé par le Sénat. À Montargis, la dimension des ouvrages d’art est sans commune mesure avec ceux précités, mais l’exigence de sécurité est la même. D’autant que la ville compte une bonne centaine de ponts, passerelles et arches. La présence de tous ces ouvrages d’art génère des travaux en permanence, commandités par l’Agglo, le Département, ou bien par la Ville, en fonction des voies supportées.

Des trottoirs qui menaçaient de s’effondrer

Pont rouge, passerelle Victor-Hugo, pont Saint-Nicolas, pont du Loing, et d’autres encore, ces ponts de la Venise du Gâtinais ont fait l’objet de travaux de rénovation – partielle ou complète – ces dernières années. « Nous sommes très attentifs à la sécurité des ponts à Montargis. Le diagnostic a déjà été effectué : ce pont, situé en haut du boulevard du Chinchon, était prioritaire » nous explique Benoît Digeon, maire LR de Montargis. Il faut dire que sur cette voie, en 2022, une pierre du trottoir était passée au travers du pont et avait atterri dans l’eau. Le temps de réaliser les études et réunir les financements, des barrières avaient matérialisé les endroits que les piétons devaient éviter. Car la voûte elle-même n’est pas remise en cause : ce sont les trottoirs qui menaçaient ruine.

Pour comprendre la situation, Jean-Baptiste Martins, responsable de la voirie et des réseaux divers à la mairie de Montargis, nous a donné rendez-vous sous le pont, un jour de pluie. Dans le vacarme des meuleuses, il a fallu parfois hausser le ton pour se parler, mais la météo était idéale pour comprendre la situation : l’eau de pluie a trouvé son chemin entre la route et le trottoir. Les gouttes tombent lourdement sur le casque, ploc, ploc. On relève le nez, jusque-là protégé par la visière : une très grosse goutte s’écrase alors, pile entre les deux yeux. On comprend aussi la conception de ce pont très ancien, auquel ont été rajoutés ultérieurement les fameux trottoirs en encorbellements, qui posent problème.

Sous le pont, on comprend mieux sa structure : les trottoirs ont été rajoutés à l’ouvrage original, qui lui-même n’est pas en cause – photo Izabel Tognarelli

Une plateforme pour marcher sur l’eau

Jean-Baptiste Martins nous explique le chantier : « Il s’agit de recréer une étanchéité sur l’ouvrage. Les encorbellements vont être démolis et remplacés par deux nouvelles passerelles piétonnes, distinctes de l’ouvrage, et distantes d’une trentaine de centimètres ». Ce qui fera deux nouvelles passerelles…

Autour, le Vernisson tourbillonne : le tirant d’eau est trop important pour installer un échafaudage. D’où la création d’un plancher flottant, qui fait office de plateforme de travail. Sous le pont, le travail des ouvriers est déjà bien visible : ils ont repris l’ensemble des joints situés entre les pierres formant la voûte de ce pont ancien, ainsi que sur les piles. Tout a été lissé à la chaux. Une autre plateforme et un filet vont être mis en place afin d’éviter la chute de gravats dans le cours d’eau au moment de la démolition des trottoirs.

Deux autres ponts, situés rue Raymond-Laforge sont les prochains sur la liste de réfection : « Les études géotechniques sont en cours », ajoute Benoît Digeon. « On a limité le roulement sur ces ponts en interdisant aux véhicules de plus de 3,5 t d’y circuler, à l’exception des bus ». Ces travaux sont prévus pour 2026 ou 2027.

Au niveau de la voûte, les ouvriers ont déjà bien avancé dans leur travail – photo Izabel Tognarelli

 

Extension du réseau de chauffage urbain :

un gros chantier en cours

Ces derniers mois, circuler dans Montargis peut relever du casse-tête. En cause, l’extension du réseau de chauffage urbain qui va passer de 8 à 19 km. Pour le moment, ce réseau desservait les grands ensembles de La Chaussée et Chautemps, sur la partie est de la ville. Il fallait passer le Loing et le Canal, derrière le musée, afin de s’étendre vers la rue du Loing et celle du Général-Leclerc : ce furent les étapes de 2024. Actuellement, les travaux se sont déplacés vers la rue Jean-Jaurès. Benoît Digeon fait le point sur ce chantier : « Une chaudière biomasse est en cours de construction, à Amilly, à côté de l’actuel incinérateur. Le réseau dépendra à 87 % de la biomasse et de l’incinération des ordures ménagères, et à 13 % du gaz. La connexion est prévue en octobre ». Seront chauffés par ce réseau urbain : mairie, conservatoire, collège du Chinchon, hôtel communautaire, immeubles collectifs de la Chaussée et de Kennedy, lycée en Forêt, lycée Durzy et du Château-Blanc, de même que les trois immeubles de 6 000 m² chacun de la caserne Gudin. Tous les immeubles dont la construction est prévue dans la rue du Général Leclerc – l’une des artères principales du centre-ville – seront reliés.


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