Cap’Asso, comprenez le Contrat d’Accompagnement au Projet, fête ses 20 ans en 2025. Inhérent à la région Centre-Val de Loire, ce dispositif joue un rôle clé dans le soutien à l’emploi associatif. Depuis deux décennies, il vise à dynamiser la vie locale en apportant aux structures bénéficiaires un appui financier essentiel.
En vingt ans, Cap’Asso a aidé à la création de plus de 7800 postes dans le secteur associatif en région Centre. ©Freepik
Par Mael Petit.
« Nous célébrons les 20 ans d’une aventure unique en France ! » François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, ne cache pas son enthousiasme au moment d’évoquer l’anniversaire de CAP’Asso. Présent dès les débuts du dispositif, alors que Michel Sapin présidait le Conseil régional, il se rappelle la genèse de ce programme d’aide à l’emploi associatif. Créé en 2005, CAP’Asso est devenu un levier essentiel du développement associatif en permettant depuis vingt ans la création de 7 803 postes à travers 6 496 projets, pour un investissement régional de 195 millions d’euros. Alors que la conjoncture financière oblige les collectivités à revoir leurs priorités, ce dispositif reste aujourd’hui un pilier du soutien à l’économie sociale et solidaire (ESS).
Nécessité sociale et économique
L’histoire de CAP’Asso remonte au début des années 2000, lorsque les emplois-jeunes, initiés sous le gouvernement Jospin, disparaissent faute de reconduction par le gouvernement Raffarin. En réponse, les collectivités territoriales tentent de pallier ce manque avec les emplois-tremplins en 2004, destinés aux jeunes de moins de 26 ans et aux demandeurs d’emploi de plus de 45 ans. Cependant, l’initiative peine à porter ses fruits. « Cela n’a pas fonctionné. Il fallait aller plus loin, en ne se limitant pas à la seule création d’emplois, mais en imaginant des postes plus structurants, au service du développement territorial et de l’ESS », se souvient François Bonneau. C’est ainsi que CAP’Asso voit le jour, avec une philosophie bien différente : proposer des emplois durables et adaptés aux besoins des territoires, tout en offrant aux associations un cadre de financement stable et pérenne.
Photo de famille pour les acteurs de l’emploi associatif en région. ©RegionCentre
Depuis 20 ans, CAP’Asso est devenu selon le président du Mouvement Associatif Centre-Val de Loire Jean-Michel Delaveau, « un outil incontournable » pour la vie associative en région. « Une bouffée d’air frais pour les associations qui étaient jusque-là fatiguées de frapper aux portes de plusieurs institutions pour tenter d’obtenir des subventions durables ». Grâce à une aide pluriannuelle (3 ans maximum) d’un montant qui varie de 6 000 € à 60 000 € pour la durée du projet – renouvelable trois fois – les structures bénéficiaires disposent d’une sécurité financière, atout non négligeable. Les derniers mois d’incertitude budgétaire nationale autour du projet de loi de finances 2025 ont contraint les collectivités à réduire certains budgets, et le financement de CAP’Asso passera de 8,7 millions d’euros en 2024 à un peu plus de 8 millions en 2025. « Certes, c’est un dispositif coûteux, avoue le président de région. Mais nous ne prétendons pas tout faire nous-mêmes. En mobilisant l’énergie du tissu associatif, nous créons un lien social fondamental, notamment en zones rurales et périurbaines, qui sont les principales bénéficiaires de CAP’Asso ».
Impact sur le sport, la culture et l’action sociale
Dès ses débuts, CAP’Asso a trouvé un écho particulièrement fort dans le secteur du sport, qui représente aujourd’hui plus de 30 % des contrats financés, suivi par la culture (16 %) et le domaine de la jeunesse (16%) puis de l’action sociale (13%). Pour Mohamed Moulay, conseiller régional chargé des dossiers relatifs au sport, « ce dispositif revitalise nos territoires. Je le vois lors de mes déplacements aux confins de l’Eure-et-Loir, du Sancerrois ou du Berry ». A l’occasion de ce vingtième anniversaire, une tournée à travers les six départements de la région est prévue ces prochains jours afin de rencontrer plusieurs associations bénéficiaires, et ainsi mesurer l’impact concret du dispositif dans les territoires.
En 2024, la Région a même franchit une nouvelle étape avec le lancement de CAP’Asso Handicap, dans le cadre de la stratégie régionale Ambition Solidarité Handicap. Ce volet prévoit un soutien renforcé à l’emploi des personnes en situation de handicap, avec une majoration de 20 à 50 % du financement, et la suppression de la dégressivité lors du renouvellement. En plus d’un encouragement aux projets associatifs inclusifs, avec une majoration de 10 à 30 % pour les structures favorisant l’accès aux activités pour les publics en situation de handicap.
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