Jean-Philippe Boin, magie de toute subtilité

Quels tours de magie ! Quelle poésie ! À la vue de ce travail, de cette sculpture sur carton de récupération, « la peau des choses » sur laquelle s’appose une peinture si merveilleusement maîtrisée et ténue, il y aurait tant à dire. Ce ne serait cependant encore pas assez. Cela étant, murmurons qu’il est impossible de bouder son plaisir. Impossible, de fait, de ne pas revenir sans cesse sur ses pas et de continuer de déambuler, sous le charme d’apparitions ludiques, voire interactives, au cœur de l’exposition des œuvres de Jean-Philippe Boin que présente, à Orléans, jusqu’au 22 février, au 26, rue de Bourgogne, la galerie « Le Beau Temps » qu’anime Manuel Da-Costa.

Ici, l’une des figures les plus discrètes, l’une des plus secrètes, et cependant l’une des plus éloquentes de la création régionale, n’en finit pas de séduire avec ses paysages jouets, ses aventures de Lucien Lancelac, ses bondages, son flipper à bille, ses délicats comme élégants jeux de lignes et ses jolis titres à la subtile et malicieuse concision. Tout fait ici, avec une heureuse modestie et une savante complicité, référence sentimentale à l’histoire de l’art.

Voici, avec Jean-Philippe Boin, ses bondages, ses mythographies du parcours, ses mythographies de l’album, des pièces qui nous ravissent et nous interpellent. Ici, ce délicat maître des arts plastiques nous enchante. C’est doucement renversant de finesse. Ce peintre sculpteur et précieux écrivain, n’en finit pas, définitivement, de nous enchanter. Tout est radieux, décoché avec une grâce contenue, et une profonde légèreté qui ne peut que toucher. Dans son œuvre, Jean-Philippe Boin évoque le quotidien qui fait partie de nos singularités intimes et sensibles. À dire vrai, selon nous, ces œuvres nous regardent et nous adressent, d’elles-mêmes, de très jolis sourires empreints d’une délicieuse légèreté.