Le roller derby, farandole de patins à roulettes ou sport de combat ?

Lancé au XIXe siècle, mais totalement renouvelé à Austin au Texas, en 2000, le roller derby s’est installé salle Barrault à Orléans pour deux soirs. Six jeunes femmes sportives, une piste sur scène, un éclairage à la Raging Bull, et pourtant le spectacle a du mal à exister. Mais le derby devient moins mystérieux.




Par Bernard Cassat.


Le roller derby, c’est un sport pratiqué par des jeunes femmes qui s’affrontent sur leurs patins à roulettes à quatre roues, dits quads. Un sport de combat, donc. Mais en même temps, ces jeunes femmes ont un sens du groupe féminin développé, une recherche d’émancipation, d’acceptation de l’autre, d’ouverture. Une sorte de paradoxe. De là à en faire un spectacle, c’est une autre histoire.

Affrontement. Photo Christophe Raynaud de Lage


Mais spectacle il y a. Une piste sur scène comme décor, un éclairage proche des salles de boxe, une fumée comme la poussière des rings. Mais la piste, modernité oblige, est bordée d’une rampe de leds qui fait tourner la lumière. Une fille entre, et pour bien démontrer la difficulté de la spécialité, fait semblant de ne pas savoir se tenir sur ses patins. Tombe, se relève. Tous les écueils sont abordés, pieds qui s’écartent, impossibilité de se relever sans appui stable, buste qui part en arrière. Cette présentation amusante tourne au numéro de contorsionniste assez impressionnant. Et puis ça y est, la fille démarre. Elle est rejointe par quatre copines.

Une rencontre avec les autres

Mais ce sport, c’est d’abord, et peut-être surtout, la rencontre avec les autres filles. Elles expliquent, revenues sur la terre ferme, chacune leur parcours personnel. Ce qu’elles ont trouvé, ce qu’elles ont pu surmonter. Leur corps en premier, avec un physique qui ne convient pas forcément mais que cette pratique petit à petit apprivoise, dompte et fait apprécier. Et puis l’échange avec l’autre, la richesse du partage. Rien de bien nouveau, mais chacune a son approche. On reste quand même assez dans les clichés, les arguments déjà entendus cent fois.

Une fois le discours établi, le vrai derby peut commencer. Combat de l’équipe, combat dans l’équipe, elles se virent de la piste, elles se poussent dehors, elles foncent sur l’autre qui encaisse comme un roc, elles se liguent contre l’une d’elles puis se séparent et s’agressent.

La mystique du groupe. Photo Christophe Raynaud de Lage.
La mystique du groupe. Photo Christophe Raynaud de Lage.


La scène est donnée dès le départ. Les jeux de lumière y apportent des changements visuels, mais l’action qui s’y déroule, très dépendante de la piste ovale, est un peu limitée. L’ambiance sport y est certes, mais on est au théâtre.

Et c’est là sans doute que le bât blesse. Sans histoire, les textes restent sans épaisseur, disent mais ne démontrent pas. Sans mystère, sans intrigue, le spectacle avance juste sur sa lancée : dire ce qu’est le derby roller. Ces filles sympathiques ne jouent pas sur le domaine des sentiments. On les regarde mais ça ne fait pas rêver comme peuvent le faire des circassiens qui projettent leur corps dans des postures hors normes.

Alors bien sûr, les adeptes doivent s’y retrouver. Il y en avait beaucoup dans le public nombreux et assez jeune, mardi soir, qui a apprécié.

Derby

Deuxième représentation ce mercredi 12 février à 19h

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