À Blois, on entre en tolérance… comme on entre en résistance

Clef de voûte des sociétés libres, la tolérance fait l’objet d’une exposition internationale d’affiches à Blois. Intitulée Tolerance Project, elle se laisse découvrir jusqu’au 16 mars au Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire.

Christelle Leclerc maire-adjointe de Blois à l’intégration républicaine, l’égalité, les droits des femmes et la mémoire avec François Caspar devant une affiche d’un artiste mexicain. Crédit photo Jean-Luc Vezon.



Par Jean-Luc Vezon.


Le maire de Blois Marc Gricourt n’a pas hésité un instant lorsque le designer graphique et affichiste François Caspar lui a proposé d’être la première ville française à accueillir Tolérance Project. Cette initiative artistique est née en 2017 sous l’impulsion du designer activiste new-yorkais d’origine bosnienne Mirko Ilić ; elle rassemble aujourd’hui plus de 230 affiches conçues par 63 designers internationaux sur le thème de la tolérance.

« Nous sommes fiers d’accueillir ces 63 affiches illustrant le thème de la tolérance qui correspondent aux valeurs que promeut notre municipalité », soulignait Christelle Leclerc maire-adjointe à l’intégration républicaine, l’égalité, les droits des femmes et la mémoire lors du point presse présentant le projet en précisant que 45 affiches en grand format (120 x 175 cm) sont également visibles sur les panneaux urbains.

« L’idée est que chacun s’approprie les images dans l’espace public. Placer dans la rue des œuvres artistiques qui questionnent la laïcité, la liberté religieuse, les droits des femmes, la sexualité ou les convictions politiques, c’est faire le pari d’un débat citoyen mature et nécessaire », complète l’élue.

Les affiches, visibles au CRDM, font partie d’un fond de 230 au total. Elles ont été sélectionnées par François Caspar, proche de Mirko Ilić installé à New-York : « Les affiches sont issues des plus grands artistes comme Brad Holland, Finn Nygaard, Holger Matthies ou Milton Glaser célèbre notamment pour son graphisme du logo « I❤ NY ». Elles sont d’une grande variété de styles et veulent toucher différents publics », expliquait François Caspar.

Celles-ci ont d’autant plus d’impact qu’elles sont créées par des artistes venus de pays où la tolérance est seulement un mot du dictionnaire comme la Chine, la Russie ou l’Iran. C’est le cas par exemple de Parisa Tashakori, réfugiée aux États-Unis en 2015 qui présente une création évoquant les liens entre les hommes et les femmes.

Scénographie intelligente

Réalisée par Marc-Antoine Perdereau, Tolerance Project s’accompagne d’un diaporama présentant l’exposition qui a déjà circulé dans les 49 pays, touchant 600 000 personnes, et complété de citations célèbres célébrant la tolérance. De Voltaire à Nelson Mandela en passant par John Locke ou Leïla Slimani, elles nous interrogent sur les préjugés qui détruisent notre humanité.

Pour François Caspar, créer des affiches est un combat pour le changement social. Crédit photo Jean-Luc Vezon.


À noter que les personnes visitant l’exposition ont la faculté de laisser un mot, un croquis ou une illustration sur un cahier. Ces commentaires feront l’objet d’une affiche spéciale dans le cadre d’un projet municipal consacré à la lutte contre les discriminations. Celle-ci rejoindra le futur abri Gisèle Halimi pour les femmes victimes de violences et les personnes LGBTQIA+ qui sera inauguré le 8 mars.

« Nous aimerions qu’après Blois, d’autres villes accueillent ce projet qui sera aussi une opportunité pédagogique pour les enseignants d’aborder avec leurs élèves les questions de citoyenneté et de vivre-ensemble. Ici, comme une évidence nous entrons en tolérance… comme on entre en résistance », conclut l’élue.

Une conférence pour approfondir

En complément de l’exposition, François Caspar donnera une conférence ouverte à tous, le 26 février (18 h 15), à l’école de design graphique ETIC intitulée « Traduire une idée en image engagée ».

À l’heure où les enjeux sociétaux résonnent, l’affiche demeure un médium d’expression pour les designers. La conférence de François Caspar explorera comment ces artistes s’emparent de ce format pour porter des messages citoyens. De la France à la Chine, à la Pologne, ou les États-Unis, on découvrira comment l’affiche devient un porte-voix, transcendant les frontières pour aborder l’un des défis contemporains de notre société : la tolérance.

« L’art graphique est un langage commun capable de sensibiliser le plus grand nombre aux valeurs humanistes. Être affichiste pour la culture et la tolérance est un engagement » aime à dire François Caspar qui a vécu à Orléans et qui voyage à travers le monde. Avec 35 ans de carrière, ses affiches ont été exposées dans plus de 250 expositions internationales dans une quarantaine de pays.


Plus d’infos autrement : 

Bicentenaire de Victor-Auguste Poulain : un chocolat devenu patrimoine national

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Je projetais d’aller à Blois pour voir des expos.
    Merci pour cet article sur le CRDM. Je pense que cette expo rentrera dans mon parcours de visite.
    Merci de m’avoir fait découvrir cet artiste affichiste.

  2. Bonjour
    Merci à MagCentre pour cet article sur cette expo temporaire sur la Tolérance au CRDM de Blois.
    Grâce à vous, je me suis rendu au Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire pour aller découvrir toutes ces affiches assez créatives sur la Tolérance.
    Une expo intéressante et bien faite.
    Bonne continuation pour vos articles

    T.BOURA

Les commentaires pour cet article sont clos.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    7°C
  • jeudi
    • matin 3°C
    • après midi 8°C
Copyright © MagCentre 2012-2025