Travaux entre Orléans et Paris : la SNCF prépare ses usagers pour un long voyage

La galère ferroviaire se précise pour les usagers. Avec 70 km de voies à refaire entre Boisseaux et Les Aubrais, la ligne POLT va subir un sérieux lifting et les voyageurs, de sacrées complications. Trains supprimés, horaires chamboulés et cars de substitution seront le quotidien des voyageurs en 2025.

Trains TER en gare d'Orléans
Rejoindre la capitale en train ces prochains mois pourrait devenir un casse-tête pour les voyageurs. Photo Magcentre


Par Mael Petit.


On sait avec un peu plus de précision à quelle sauce vont être cuisinés les quelque 17 000 usagers de trains REMI qui empruntent chaque jour l’axe Paris-Orléans. La ligne ferroviaire POLT va connaître d’importants travaux entre Boisseaux et Les Aubrais du 22 avril 2025 au 27 mars 2026. Objectif : renouveler 70 km de voies pour améliorer la fiabilité et la performance du service. Mais ce chantier entraînera des perturbations pour les voyageurs, avec des interruptions de circulation en semaine et des adaptations du plan de transport.

Un printemps en douceur

Ce projet de modernisation se déroulera en trois grandes étapes, avec des niveaux d’impact variables. Durant la première phase dite préparatoire (22 avril – 1er août 2025), les interruptions de circulation resteront contenues entre 10h et 15h en semaine. La majorité des trains circuleront normalement, mais 14 trains REMI/REMI Express quotidiens pourront être affectés par des modifications horaires ou des suppressions partielles/totales. Les voyageurs devront s’attendre à un allongement du temps de parcours de « quelques minutes » selon la SNCF, en raison de limitations de vitesse sur la zone en travaux. Pour limiter l’impact, la composition des trains sera renforcée avant et après les interruptions. Le week-end, les circulations seront maintenues, à l’exception de cinq week-ends de travaux POLT.

Une rentrée chaotique ?

Contraignant certes, mais un moindre mal par rapport à la fin de l’année. Car le gros des travaux est prévu à partir du mois d’août avec une rentrée qui s’annonce déjà frustrante pour les usagers réguliers. Ainsi la SNCF prévoit une interruption pure et simple en semaine, de 9h30 à 17h30 avec la suppression de 20 trains REMI/REMI Express quotidiens. Loin d’être idéal pour les travailleurs pendulaires mais « c’est le moins pire » des scénarios, assure Philippe Fournié, vice-président de la région Centre-Val de Loire chargé des Transports. « La priorité a été mise sur les TER et les trains du quotidien et nous sommes satisfaits du travail en concertation avec la SNCF qui nous a écoutés ».

Pas encore de visibilité sur les intercités et la troisième phase des travaux

Si la SNCF a annoncé trois grandes périodes de chantier, elle n’est pas en mesure de détailler, pour le moment, le déroulement de la phase de finition prévue entre février et mars 2026. Tout juste sait-elle que les perturbations seront semblables à celle de la première.

Concernant les intercités qui circulent sur la ligne POLT, les informations sur les horaires et les suppressions seront dévoilées « plus tard » selon la SNCF.


Moins électriques qu’à l’automne dernier, les relations entre la SNCF et la Région semblent avoir retrouvé une certaine sérénité. En effet, la collectivité plaidait pour des travaux nocturnes, idée refusée en raison notamment du passage de trains de marchandises sur cet axe durant la nuit. D’ailleurs l’élu régional n’oublie pas de rappeler que la Région n’est pas responsable de cette situation, puisque « mise devant le fait accompli » par SNCF Réseau. L’élu régional convient tout de même que ces travaux demeurent « essentiels » pour une ligne « trop souvent laissée à l’abandon ».

Cars de substitution et rames doublées

Position que défend également la SNCF qui s’excuse déjà pour la gêne occasionnée. « Nous sommes conscients de l’impact sur la vie des voyageurs. Nos priorités sont d’avoir suffisamment de places assises avant et après les interruptions et le renforcement de l’information et de la prise en charge des voyageurs dans les différentes gares, surtout au départ de Paris », assure Hélène Marquet, directrice régionale SNCF voyageurs Centre-Val de Loire. En heure de pointe, la SNCF promet des trains à deux rames et même triple rames pour atteindre plus de 1 300 places assises en un seul voyage (moins de 900 habituellement). Côté information, des agents aux chasubles colorées devraient, plus qu’à l’accoutumée, peupler les gares de la ligne dès le mois d’avril pour orienter les voyageurs. Mais aussi la promesse d’une publication des fiches horaires 3 à 4 semaines à l’avance pour chaque phase de travaux.

Des nouvelles sans doute insuffisantes pour calmer la frustration des usagers mais qu’ils se rassurent : en plus des week-ends, les trains circuleront normalement pendant les vacances de Noël et à certaines dates spécifiques (le 26 septembre pour le festival de Loire et le 14 novembre). Et pour compenser les suppressions de trains – pour les plus téméraires – un service d’autocars sera mis en place par la région Centre-Val de Loire, assurant une liaison entre Paris, Les Aubrais et Orléans aux heures creuses, pour une capacité totale de 700 places par jour. Mais à 12 euros la place, les plus malins zieuteront sans doute sur d’autres plateformes.

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Le train POLT : le bout du tunnel pour 2025

Commentaires

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  1. Le problème c’est juste qu’on en a marre que depuis plus de dix ans on nous soutient droit dans les yeux que cette fois c’est la dernière, que cette fois tout va rentrer dans l’ordre après. Les travaux, ça fait plus de 10 ans que je les subis

  2. Bien d’accord Benjamin, le problème c’est juste qu’on en a marre que depuis xxx années on nous soutient droit dans les yeux que ça va aller de mieux en mieux , que le ruissellement des richesses va (enfin) exister, qu’il ne va plus y avoir de pollutions, que les plus riches vont arrêter de s’empiffrer toujours et encore plus…
    Et puis en fait on va privilégier pendant ces travaux le trafic marchandise parce que la priorité c’est le business et les profits, même si celles et ceux qui font marcher l’économie doivent subir des inconvénients qui vont surcharger leur peine.

  3. Entièrement d’accord avec les deux personnes ayant posté leur commentaire ci-dessus. On nous a juré les grands dieux (mais jurer c’est mentir trois fois) que les travaux étaient enfin finis et qu’il n’y aurait de fait plus de «grands week-ends de travaux» ! On nous a également juré que les travaux étant finis, les trains allaient pouvoir rouler plus vite et qu’il n’y aurait plus d’interruption de trafic ou de perturbations liées aux travaux (pas en raison des grèves, parce que ça, la «gréviculture» de la SNCF, ce n’est mille fois hélas malheureusement pas prêt de s’arrêter). On connaît la suite !

    Et on nous dit qu’il faut privilégier le trafic marchandise, et que c’est pour ça qu’on le fait en journée ?! Mais le trafic marchandise côté SNCF est proche de 0 à cause justement de la fameuse «gréviculture» des cheminots (ceux du Pôle SUD en particulier et ceux de la CGT Cheminots [comme disait GLANDU, le personnage du regretté Thierry LE LURON : «Ah oui, hein ? CGT l’argent par les fenêtres]) qui a coulé l’activité FRET de la SNCF !!! J’ai bien dit coulé !!! Malheureusement…

    Un argument recevable eût été que l’on voit mieux le jour et que cela permet de travailler mieux et de manière plus sûre sur ce genre de chantier. Même si la nuit, il y a d’énormes éclairages pour les faire, mais qu’ils utilisent du coup d’autant plus d’énergie (pas top pour la planète). Mais même pas ! On nous parle du trafic de marchandises et le trafic voyageurs est relégué au second plan apparemment. Je comprends la colère de Philippe FOURNIÉ. Mais il aurait pu choisir un autre opérateur plus tôt, vrai aussi. Vivement la mise en concurrence et un autre opérateur sur l’axe Paris – Les Aubrais – Orléans – Blois – Tours et l’axe Paris – Les Aubrais – Bourges – Nevers. TRANSDEV par exemple comme très bientôt sur la Ligne Marseille – Toulon – Fréjus – Cannes – Nice en Provence – Alpes – Côte-d’Azur ?

  4. Pour les cars de substitution, la formule proposée est “nulle”. Il faut mettre des cars entre Orléans et Etampes seulement et ensuite reprendre le rail avec les rames Rémi Express entre Etampes et Paris, formule offrant moins de perte de temps pour le trajet Orléans/Les Aubrais/Paris Austerlitz et qui ne perturbe même pas le trafic du RER C.

  5. L’idée de cars deservant la gare d’Etampes mais aussi celle de Dourdan me parait en effet une excellente idée pour éviter la perte de temps dans les bouchons d’accès aux portes de Paris.

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