La « Vie de Château » pour six artistes à Saint-Jean-le-Blanc

Depuis ce 24 janvier, l’exposition « La vie de château » vous invite à découvrir les œuvres de six artistes amis. Ici pas de thématique commune, mais l’expression singulière de chacun d’eux à travers les sculptures et les peintures présentées.

Par Valérie Thévenot.

Bon, c’est clair ce n’est pas encore aujourd’hui que l’on va prendre un café en terrasse. Mais qui dit météo morose persistante, dit comment apporter du soleil dans sa journée ? Plusieurs solutions existent, et le monde de la culture n’est pas en reste. On peut choisir de s’engouffrer dans un cinéma où une pléthore de films mérite d’être vue, replonger sous sa couette avec un bon bouquin ou bien faire le tour des expositions. Pour cette dernière solution, nous nous arrêtons sur celle du château de Saint-Jean-le-Blanc et qui a ouvert ses portes ce 24 janvier.

La vie de château vous attend

Initiée par l’artiste peintre Capton et son agent Éric Bernard, l’exposition « La vie de château » présente les œuvres de six artistes. Une exposition collective où chacun d’eux arrive avec son univers propre et son talent singulier. Mais une chose leur est commune, un lien d’amitié né au fil d’un parcours artiste qui a pu parfois se montrer ardu. Ensemble, ils ont fait leur école de « la vie d’artiste », se retrouvant de temps en temps, de lieux en lieux, et ce parfois depuis plusieurs décennies. Cette exposition est un geste artistique, mais également un geste amical qui nous invite au « laisser faire » et à faire face en toute innocence à chacune des œuvres présentées.

Patrick Perrin
Dans les œuvres présentées par ce peintre, nous retrouvons indéniablement son parcours à l’École Boulle en architecture d’intérieur. Et nous retrouvons aussi le soleil ! Du moins ses effets à travers des ambiances douces et sereines où le jeu des lumières et des ombres animent selon l’heure de la journée des intérieurs épurés. Les traits rectilignes de l’architecture se conjuguent avec des voiles de tissus aux ondulés nonchalants. Tout pour s’abandonner, se détendre, laisser notre imaginaire virevolter, voire se projeter dans une des œuvres.

Aline Devos
Également ancienne élève de l’École Boulle, cette artiste travaille le verre et la peinture. Nous retrouvons ici la lumière aux prises avec des couleurs subtiles, et qui ne sont pas sans provoquer en nous un certain apaisement. De la douceur une nouvelle fois, avec cette artiste qui expérimente toujours un peu plus l’abstraction géométrique.

Marc Habarnau
Le sculpteur Marc Habarnau nous livre ici des œuvres réalisées à partir de différents matériaux. Une alchimie qui se décline depuis plusieurs sources d’inspiration, et en toute liberté. Chaque sculpture raconte son histoire, accrochant la lumière par touches incisives, et nous conduit dans un monde imaginaire, parfois emprunt de fantastique, de charnel ou d’humour.

Nathalie Picoulet
Nous sommes là en présence d’un travail remarquable. Le pastel comme rarement vous pourrez le voir. Reconnue par ses pairs en 2005, Nathalie Picoulet est nommée Maître Pastelliste de France par la Société des Pastellistes de France.
La finesse du trait, la précision dans les détails, le mariage des couleurs sont l’expression d’une très belle maîtrise et d’un travail immense. Au-delà de ces aspects techniques, les pastels mettent en scène des émotions à travers des femmes aux attitudes pensives ou lascives, et parfois hors du temps.

PSYKO art mécanique

Voici l’artiste mécanicien, l’artiste qui a depuis son enfance était habité par les « belles américaines », ces voitures sans fin, au design remarquable, ces voitures rutilantes et emblématiques des années 50. Parmi les formats à l’encre de Chine, ambiance polar américain assurée, avec des cadrages propres à la bande dessinée, on y est, on fonce, on entend presque vrombir le moteur ! Quant aux grands formats, ils nous invitent à redécouvrir en détail l’élégance des chromes et des carrosseries, bien loin de nos voitures actuelles d’une uniformité ennuyeuse. Il n’est pas à en douter, Psyko adore son sujet et lui offre une nouvelle vie sous cette forme artistique.

CAPTON
Le peintre Gilles Capton poursuit son chemin en compagnie de ses animaux fétiches, avec régulièrement de nouveaux arrivants. Une petite arche de Noé se construit peu à peu où chaque sujet portraitisé ou de plein pied nous regarde à hauteur égale. Essentiels à notre subsistance, sans eux nous n’aurions pu construire, nous nourrir, nous réunir, et nous émerveiller. Un fort respect de l’auteur ressort de ces œuvres picturales et nous gagne à notre tour. Ici ce ne sont pas des portraits de rois et de reines qui nous sont montrés, mais bien des animaux non humains trônant pleinement dans leur authenticité. Et leur réalité peut nous amener aussi à nous questionner sur la façon dont ils sont considérés et traités par nos sociétés.

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