Les bonnes intentions du PS 41

Une gauche responsable ouverte au dialogue, dans une posture de non censure du gouvernement, et localement déjà mobilisée pour 2026. C’est le message qu’a fait passer la direction du PS 41 à l’occasion de ses vœux le 25 janvier dernier.

Christophe Degruelle, Christophe Chapuis (1er secrétaire PS 41) et Marc Gricourt : une famille socialiste unie pour “une négociation exigeante” avec François Bayrou. Crédit photo Jean-Luc Vezon.



Par Jean-Luc Vezon.


En Loir-et-Cher, les Lfistes de Jean-Luc Mélenchon n’étaient pas conviés à ces vœux doublés d’un point presse organisé par Christophe Chapuis premier secrétaire fédéral du Parti socialiste 41 et son équipe. Heureusement pour eux car ils auraient bien eu confirmation que le NFP a du plomb dans l’aile comme l’illustrent les joutes nationales entre Olivier Faure et l’état-major de LFI.

« Nous sommes une gauche responsable ouverte au dialogue et qui agit pour l’intérêt du pays. Négocier n’est pas se compromettre mais au contraire porter des mesures pour les plus faibles et la défense des services publics » a scandé Christophe Chapuis entouré des poids lourds du PS loir-et-chérien : Marc Gricourt, maire de Blois et 1er vice-président de la région Centre-Val de Loire, Christophe Degruelle, président d’Agglopolys ou encore Karine Gloanec-MaurIn, conseillère régionale déléguée et présidente de la communauté de communes des Collines du Perche.

Assumant pleinement ses différences stratégiques avec la gauche mélenchoniste, le PS 41 prône donc la realpolitik. « L’urgence c’est de voter un budget pour la France et les Français. Les politiques publiques sont à l’arrêt. Et même si les collectivités de gauche ont voté leur budget pour 2025 (région, Agglopolys, ville de Blois, il faut avancer », a insisté Christophe Degruelle.

Adaptation de la Loi ZAN, financement de la Sécurité sociale, investissement immobilier pour l’hôpital public et les écoles, les élus ont illustré le propos. À Blois, c’est le projet de rénovation du Centre hospitalier Simone Veil, acté dans le Ségur de la Santé, qui est au point mort (1). D’un montant de 100 M€, ce projet est indispensable pour l’accès aux soins. À Couëtron-au-Perche, c’est le futur groupe scolaire qui attend depuis 6 mois les crédits de l’État. « On risque de perdre les deux millions du FEDER », s’est inquiétée Karine-Gloanec Maurin.

Il ne devrait donc pas y avoir de censure à l’horizon sauf durcissement des positions du gouvernement. On sait que plusieurs propositions du PS ont d’ores et déjà été prises en compte comme le renoncement à la suppression de 4.000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale, le recrutement de 2000 AESH, l’abandon des 3 jours de carence maladie pour les fonctionnaires ou la décision d’un round de négociation des partenaires sociaux sur les retraites. Si ce dernier n’est pas conclusif, François Bayrou s’est aussi engagé à laisser le Parlement en débattre.

« Les Français ont besoin de stabilité pas d’élections d’autant qu’il y a un fort risque de victoire du Rassemblement national » a résumé Christophe Chapuis tandis que pour Marc Gricourt, écarté de l’investiture du NFP aux dernières législatives au profit d’un candidat LFI antisémite (3), « c’est la bonne stratégie pour reconquérir l’électorat ».

« LFI, ce n’est pas possible et d’ailleurs nos électeurs ne comprennent pas », a insisté le maire de Blois en pointant le refus du parti de Jean-Luc Mélenchon de soutenir une résolution pour la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal au Parlement européen. (2)

Vers une motion de synthèse au congrès ?

Alors que nous avions laissé les partisans d’Olivier Faure et ceux de Nicolas Mayer-Rossignol s’écharper lors des Universités d’été du PS à Blois en août dernier, cette stratégie laissant une chance à la négociation semble faire l’unanimité au sein des instances nationale. Karine Gloanec-Maurin, qui fait partie du bureau national, a confirmé le consensus avec « un vote à l’unanimité ».

« Au-delà de nos sensibilités, le PS nous réunit. Nous souhaitons tous un parti fort qui fait avancer la gauche et qui se bat dans l’intérêt des français », a synthétisé Christophe Degruelle en rendant hommage à Olivier Faure. Désormais sur une ligne plus sociale-démocrate, ce dernier semble avoir toutes les cartes en main pour être reconduit à la tête d’un PS qui retrouve des couleurs.

(1) Marc Gricourt et Marc Fesneau partagent ce combat.
(2) Alors que la résolution a été adoptée par 533 voix (24 contre), la délégation de LFI s’est partagée entre 4 votes contre et 2 abstentions. Rima Hassan a voté contre, tandis que Manon Aubry s’est abstenue.
(3) À qui l’investiture sera finalement retirée.

Membre du bureau national du PS Karine Gloanec-Maurin se bat au quotidien pour défendre la ruralité. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

Des candidats socialistes pour les Municipales

Qu’on se le dise. Le parti socialiste sera bien présent pour les Municipales de 2026. « Nous jouerons un rôle moteur pour rassembler la gauche et les écologistes dans tout le département pas seulement à Blois et Vendôme. Cette élection doit constituer un débouché concret pour nos militants particulièrement mobilisés après les bons résultats aux européennes où la liste de Raphaël Glucksmann a talonné les macronistes avec 13,8 % des voix contre 14,6 % » a déclaré un Christophe Chapuis particulièrement offensif.

On devrait donc retrouver des listes et des candidats socialistes à Romorantin-Lanthenay, Montoire-sur-le-Loir ou Salbris. Le maire de cette commune Alexandre Avril, proche du RN et dont les déclarations et positions extrêmes enflamment les réseaux sociaux est particulièrement dans le viseur.  Fer de lance de la défense de la ruralité, Karine Gloanec-Maurin se prépare donc à un rude combat alors même que les idées du RN ont infusé dans les campagnes où la déliquescence des services publics est particulièrement forte.  

Le PS pourra en tout cas s’appuyer sur des forces vives renouvelées avec de nouveaux membres et une équipe de jeunes militants autour de Simon Blin, animateur fédéral des Jeunes socialistes 41. Particulièrement engagée sur les questions de société comme la solidarité, la lutte contre les discriminations, l’immigration (soutien au collectif Les Enfants à la rue) ou le repas à un euro pour les étudiants, celle-ci sera notamment associé à la démarche d’écoute citoyenne « Notre France parlons-en » qui sera déployée cette année pour aller au-devant des électeurs.   

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Et voilà, fin de la récréation, tout le monde rentre dans le rang et les socialistes affichent finalement leur Macron-compatibilité, et assument d’être de droite. Il me vient parfois envie de pleurer.

  2. Pas d’alliance avec LFI donc…

    Mais pourquoi ce qui a été possible il y a quelques mois ne le serait plus aujourd’hui ?

  3. “une gauche ouverte au dialogue” mais qui n’invite pas LFI pour les vœux !
    “négocier n’est pas se compromettre” à condition de ne pas aller trop loin dans le renoncement aux incontournables !
    En dehors d’assurer la réélection d’Olivier Faure, j’ai du mal à comprendre les contorsions du PS à l’égard de Bayrou.

  4. Bon d’accord , c’est pas très gentil mais quand même grâce à eux il a été “arraché” à Bayrou que 4000 postes dans l’enseignement ne seraient pas supprimés… ah bon ! Les sénateurs de droite ont refusé ce retrait… après le non vote de la censure par les “socialistes-capitalistes” ouf! tout va très bien …

  5. Parce que LFI dévisse totalement dans des prises de position populistes, parce que LFI est d’une agressivité insupportable avec ses partenaires, parcecque LFI refuse même le débat interne et exclut ceux qui ont une opinion différente de celle du chef, parce que LFI est communautariste et parce que tout ça fait le lit du RN.
    Tout ça juste parce que le septuagénaire qui dirige ce parti est pressé de retourner se faire battre aux présidentielles.
    Je suis electeur de gauche, plus jamais je ne voterai pour une union incluant LFI.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 4°C
    • après midi 6°C
  • vendredi
    • matin 1°C
    • après midi 4°C
Copyright © MagCentre 2012-2025