La cérémonie des vœux du CHU d’Orléans a vu se succéder de nombreux orateurs dont le doyen de l’université de médecine de Tours, le président de l’université d’Orléans, le président de la commission médicale d’établissement du CHU d’Orléans et le directeur général du CHU. C’est l’occasion de faire le point sur les différentes actions déjà menées et les projets du développement du CHU.
Par Philippe Emy.
La triple mission d’un CHU a été rappelée : le soin, l’enseignement et la recherche
La création du CHU permet enfin à la région « de marcher sur ses deux jambes, Tours et Orléans », a déclaré le doyen de la faculté de médecine de Tours, le Pr Angoulvant. Le nombre d’étudiants augmente progressivement : 50 prévus en septembre 2025 en deuxième cycle des études de médecine (4ᵉ année). 550 étudiants à terme seront formés, dans les hôpitaux de la région, dans les cabinets de médecine générale et dans toutes les disciplines médicales. « Nous avons le devoir de les former pour qu’ils restent travailler dans la région et non pas sur la côte d’Azur », a-t-il proclamé. N’oublions pas que l’un des buts premiers de la création du CHU est à terme de lutter contre les déserts médicaux dont notre région est championne de France.
En 2025 de nombreuses initiatives verront le jour : ouverture d’un département universitaire de médecine générale à Orléans permettant d’accueillir 120 étudiants par an et ce pendant 4 ans, création d’un troisième poste de professeur de médecine générale pour encadrer les étudiants de deuxième cycle et enfin l’augmentation du nombre de chefs de clinique à environ 40 par an. 21 professeurs de médecine ont rejoint le CHU, épaulés par une centaine de médecins praticiens non universitaires pour assurer l’enseignement. Ce nombre est insuffisant, le recrutement continue, à terme l’idéal serait un professeur par spécialité médicale permettant un enseignement de qualité et le développement de la recherche.
La recherche se développe progressivement au CHU
En 2024, un laboratoire d’innovation interdisciplinaire de recherche en santé a vu le jour. Le directeur général de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la recherche médicale) a annoncé la création d’une nouvelle unité mixte de recherche. De nouveaux investissements permettant de nombreuses recherches ont été réalisés : achat d’un séquenceur génétique de haute fréquence, nouveaux blocs opératoires, nouveaux matériels performants pour la recherche et le diagnostic en médecine nucléaire et en anatomopathologie.
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Un centre de simulation de formation initiale a ouvert ses portes. La signature de la coordination territoriale des deux universités Tours-Orléans dans le domaine de la santé, de la vie étudiante et de la recherche permettra sans doute d’enterrer l’éternelle rivalité entre les deux villes.
Comme l’ont souligné tous les orateurs, la mission première d’un hôpital est le soin. Olivier Boyer, directeur général du CHU, a conclu cette séance de vœux en annonçant l’ouverture de 25 lits pour faire face à l’épidémie de grippe. Si le personnel paramédical s’est porté volontaire, le personnel médical, pour la plupart très spécialisé et déjà débordé, aura pour certains du mal à dégager du temps.
L’activité de soins a augmenté de 8% en 2024, mais le déficit budgétaire de 50 millions d’euros doit être résorbé pour atteindre l’équilibre budgétaire. Des nombreuses initiatives sont engagées comme la participation de praticiens du CHU à l’activité des hôpitaux de Montargis, Pithiviers et Gien. Pour booster l’activité, une attention particulière est portée dans les secteurs rémunérateurs comme la chirurgie ou la médecine interventionnelle. L’ancien hôpital de la source, qui devait être détruit, héberge maintenant des laboratoires de recherche et le centre de simulation.
La création d’un CHU n’est pas une mince affaire, semée d’embuches, mais c’est pour les différents acteurs une aventure exceptionnelle pleine de promesses. L’arbitrage entre l’équilibre budgétaire et l’investissement pour l’innovation est difficile mais ne doit pas se faire au détriment du soin.
La cérémonie s’est conclue par le témoignage d’une patiente âgée qui a été hospitalisée pendant 5 mois dans le centre de réadaptation. Elle a tenu à remercier chaleureusement tout le personnel qui, dit-elle, lui a sauvé la vie.
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