La salle de l’Institut était hélas peu remplie ce jeudi 9 janvier pour accueillir un spectacle « dé-concertant » proposé par deux musiciennes de grand talent, maniant avec brio humour, inventions, trouvailles et, bien sûr, grande musicalité.

Lili Aymonino (à G) et Ariane Issartel lors du Madrigal Festin jeudi 9 janvier à l’Institut. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
La deuxième édition de Musiques Pluri’elles a démarré fort. Lili Aymonino (chant) et Ariane Issartel (violoncelle et chant) ont balayé les codes pour entrainer le spectateur dans une frénésie de musiques de tout style et tout genre.
Une mise en scène explosive
Le spectacle se veut déjanté. Et c’est en cuisinant que la première partie du spectacle donne à entendre, entre autres, Monteverdi. La coupe du poireau donne le tempo, les pizz du violoncelle font chorus avec l’épluchage des oignons, et les histoires fusent. Celle d’Amalia « une histoire triste qui finit mal » donne lieu à toutes sortes de sonorités du violoncelle, y compris les harmoniques avec un jeu sur le cordier.
La palette des effets de voix n’est pas non plus absente d’une mise en scène décoiffante. De beaux accents lyriques font place aux sons gutturaux sur le souffle, les mélodies alternent avec les onomatopées. L’espace fait partie de la mise en scène et en sons, y compris dans un joli duo entre les coulisses et la scène.

En pyjama pour une musique de chambre. Photo AC Chapuis
Toutes sortes de percussions, qu’elles soient corporelles ou avec les objets (le verre, le couteau, le papier…) rythment le discours qui fait lien avec la musique. Et rien n’arrête les musiciennes/comédiennes à interpréter leur « Fluorescence translucide ».
Une musique « plurielle »
Pas de programme distribué. Les artistes veulent ménager les effets de surprise, comme les réminiscences de musiques non hiérarchisées entre classique, traditionnel, pop. On nous révèle à la fin que nous avons entendu Monteverdi, Vivaldi, Bartók, Ravel, Britten, Marin Marais, Ligeti, mais aussi des chants berbères, des pots-pourris de mélodies contemporaines ou Abba.

Deux artistes complices. photo ACC
Une grande complicité réunit les deux artistes qui travaillent ensemble depuis trois ans, au sortir de leurs études classiques respectives dans les conservatoires parisiens.
Et si l’on peut juste regretter l’acoustique de l’Institut qui, on le sait, sert mal les voix parlées, la surprise et la musicalité ont enchanté les spectateurs trop peu nombreux pour un spectacle de grande qualité. Des noms à retenir !
Musiques Pluri’elles poursuit sa programmation jusqu’au 17 janvier. Attention, le récital de Mireille Delunsch est annulé. La chanteuse, souffrante, donnera cependant ses master class samedi 11 janvier de 10h30 à 18h
L’ensemble du programme ici
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