Après une collaboration remarquée avec Le Slip français, c’est désormais La Poste qui s’associe à la marque iconique. Un partenariat officialisé ce jeudi 19 septembre sur le site de Duralex, en présence de la Région Centre-Val de Loire et de la métropole d’Orléans, avec Stéphane Bern comme parrain de l’opération.
Stéphane Bern, le nouvel ambassadeur de Duralex. Photo Magcentre
Par Mael Petit.
Tout le monde s’arrache Duralex. Depuis sa survie actée en juillet dernier avec la reprise en Scop par les salariés, les marques et les entreprises semblent se bousculer au portillon pour associer leur nom à la verrerie. Une situation qui contraste avec les années post covid moribondes, moment où la cote du fleuron de l’industrie française paraissait au plus bas. Depuis cet été, Duralex a entamé une “opération renaissance” pour relancer au plus vite la machine. C’est d’abord passé par une collaboration inédite et fracassante avec Le Slip Français, boite parisienne à succès du secteur de la mode, brodant autour du fameux made in France qui caractérise les deux entreprises. Et après une rentrée qui a vu les ventes explosées, c’est donc au tour de La Poste de venir s’associer à la verrerie avec l’idée commune de la… sauvegarde du patrimoine français ! Car tous les moyens sont bons pour faire parler de la reprise de Duralex, stratégie motivée par l’impérieuse nécessité à faire rentrer du cash rapidement.
Développement de l’e-commerce
Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça marche. « Nous avons fait en 40 jours sur le site Internet le chiffre d’affaires de l’année dernière », se félicite le directeur général de Duralex, François Marciano. Le patron rappelle même qu’il a fallu s’activer tout l’été pour gérer l’afflux de commandes de Français pris d’affection face au risque de voir disparaître l’entreprise emblématique de leur enfance. Véritable succès, l’opération marketing avec Le Slip Français a même maintenu les ventes à un haut niveau, alors pour ne pas voir le soufflé retomber, c’est maintenant La Poste qui vient poser pour la photo.
Sur le papier, une telle association a de quoi surprendre. Le directeur adjoint de la société de services postaux Philippe Dorge s’est rendu ce jeudi 19 septembre sur le site de la verrerie pour une visite de l’usine. Pour lui le soutien de La Poste est tout à fait naturel car « une entreprise publique se doit de se mettre au service des territoires et des besoins de la société ». Concrètement, à travers ce partenariat, La Poste doit offrir de la visibilité à la verrerie avec l’aménagement, au sein de 150 bureaux de Poste du Centre-Val de Loire, de « corner Duralex ». Sur lesquels seront entreposés et vendus à l’approche de Noël des packs de six mugs en série limitée. En parallèle le groupe garantit « son aide et son savoir-faire » en matière de développement de son site internet qui sera « modifié en site e-commerce à partir du 15 novembre ». Une annonce qui intervient pile un an après un accord entre l’ancienne direction de Duralex et la société ligérienne Camalo, spécialisée… en logistique e-commerce. Toujours dans le cadre des commandes en ligne, La Poste promet aussi des avantages tarifaires pour l’expédition de colis. Un dernier point qui reste encore flou puisque les détails ne sont pas encore arrêtés selon Philippe Dorge.
Défense du patrimoine industriel
Mais le principal avantage de ce partenariat, c’est bien la présence de Stéphane Bern en tant que parrain de cette collaboration. Duralex bénéficie ainsi de l’image d’une des personnalités préférées des Français dont le rôle sera de porter Duralex notamment dans les médias, en plus de prêter son image que l’on retrouvera sur les fameux packs de mugs de fin d’année. « Le patrimoine ce n’est pas que les châteaux ou les monuments, mais aussi nos entreprises où derrière chacune d’elles, des femmes et des hommes font vibrer les lieux, s’est ému l’animateur de télévision présent chez Duralex pour l’occasion. Avant de raconter la mémoire des entreprises françaises, faisons les prospérer car en sauvant nos entreprises, on sauve aussi le patrimoine d’un territoire. Donc on me verra sur des verres Duralex et j’en suis fier ». Résidant en Eure-et-Loir et impliqué dans la vie locale de son territoire, ce rôle d’ambassadeur a vite été accepté par Bern. Et il n’est pas la seule personnalité régionale contactée puisque le chef étoilé Christophe Hay avait lui aussi fait le déplacement pour vanter les produits de la verrerie.
L’œil attentif des collectivités
Un démarchage tous azimuts qui trouve sa source du côté des collectivités locales, parties prenantes dans le montage de la Scop. Au même titre que la métropole d’Orléans, la région Centre-Val de Loire a mis des billes pour garantir la viabilité du projet tout comme la confiance des banques. Pas étonnant donc de les voir redoubler d’efforts pour braquer au maximum les projecteurs sur Duralex, au point d’influencer la stratégie à mener pour la réussite de Duralex ? « Bien sûr que l’on garde un œil sur l’évolution de l’entreprise. En tant que partenaires, les collectivités ont un rôle central et on fait évidemment attention à l’argent qu’on apporte », précise le président de Région François Bonneau. Loin de parler de mise sous tutelle, les collectivités ne s’interdisent apparemment pas de peser sur les décisions stratégiques de l’entreprise. Ou de se servir de son image comme lors de la venue fin juillet du Nouveau Front populaire et de Lucie Castets – à des fins tout aussi politiques si ce n’est plus – dans sa quête de Matignon au cœur de l’été, visite qui avait rameuté l’ensemble des médias nationaux sur le site de la Chapelle-Saint-Mesmin. Une initiative au passage peu au goût du président de la métropole Serge Grouard qui s’affiche malgré tout souriant au côté du président du Conseil régional.
On l’aura compris, dans le sillage du Slip français et de La Poste, beaucoup aimeraient surfer sur la vague Duralex qui de son côté joue le jeu à la recherche de visibilité. D’ailleurs François Marciano l’assume totalement. « Nous avons des demandes de partout auxquelles on ne sait pas répondre mais j’espère que ces partenariats seront encore nombreux à l’avenir ». Derrière cette stratégie se cache notamment « la peur de l’oubli », avoue le patron de Duralex, et surtout l’objectif de repartir très fort en termes de ventes ces premiers mois pour générer de la trésorerie. Mais va se poser la question de la pérennité stratégique d’une multiplicité de partenariats à plus long terme. Pour y répondre le recrutement d’une équipe commerciale devrait être finalisé d’ici la fin du mois. Avec en ligne de mire la reconquête du marché international où les partenariats seront eux vite limités.
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La Chapelle St-Mesmin : Duralex x Le Slip Français : la collaboration inédite !