Une pause sanitaire et salutaire

Le titan Prométhée, condamné par Zeus pour avoir volé le feu sacré de l’Olympe, voyait son foie se régénérer chaque nuit après avoir été dévoré par l’aigle du Caucase durant la journée. Il n’en est pas de même pour nous, alors que notre foie aurait bien besoin d’une mise au repos après les saturnales de fin d’année. Le Dry January peut nous y aider.

Le supplice de Prométhée par Rubens

Par Jean-Paul Briand.

Le « Dry January » (Janvier Sec) est un défi né au Royaume-Uni en 2013. Il consiste à ne pas consommer d’alcool pendant tout le mois de janvier. En France, le « Dry January » n’a toujours pas le soutien de l’Etat. Le Président Macron n’en veut pas et préfère soutenir le lobby viticole malgré les 49 000 décès annuels imputables à l’alcool. Il devrait pourtant se rappeler la phrase d’un personnage de la pièce de théâtre « Tueur sans gages » d’Eugène Ionesco : « La pénicilline et la lutte contre l’alcoolisme sont bien plus efficaces que les changements de gouvernements ». Etonnement, son nouveau ministre de la Santé, Yannick Neuder, médecin cardiologue, affirme faire le « Dry January » chaque année. Il a néanmoins refusé une taxe sur la bière et le vin pour financer la Sécurité sociale…

Une pause dans l’absorption d’éthanol permet au foie de se reposer

Bien que cela puisse sembler difficile pour certains, la diète en alcool présente de nombreux avantages pour la santé physique et mentale. De plus, elle permet de réaliser des économies non négligeables. Ce sont les cellules hépatiques qui profitent prioritairement de cette trêve. Le foie est responsable de la détoxication du sang et en particulier du traitement de l’alcool, le toxique humain le plus répandu. La décomposition de l’alcool par l’organe le plus volumineux de notre corps, n’est qu’une de ses multiples fonctions essentielles. Le foie participe, entre autres, au stockage et à la répartition des nutriments, à la fabrication de protéines, à la transformation des médicaments, à la synthèse de la bile qui contribue à la digestion des graisses, etc. Une pause d’un mois dans l’absorption d’éthanol lui permet de se reposer, de se régénérer et d’améliorer sa fonction globale.

Une interruption dans sa consommation alcoolique apporte également des bienfaits cérébraux et psychologiques. Elle permet une meilleure concentration et clarté mentale. Bien que l’alcool puisse donner une impression de détente et d’euphorie à court terme, il peut aggraver l’anxiété et la dépression à long terme.

Esquiver les évènements où la convivialité alcoolisée est la règle

Pour réussir son « Dry January » il est mieux de se fixer un objectif clair et de le partager avec son entourage afin de bénéficier de son soutien. On peut éventuellement accéder à des alternatives non alcoolisées. Néanmoins, le vin sans alcool est non seulement un affront pour Bacchus mais risque d’être une expérience navrante pour tout amateur de jus de la treille. Il est plus judicieux de se contenter d’eau plate ou gazeuse et de jus de fruits naturels. Par ailleurs, durant ce « Janvier Sec » il est préférable d’esquiver les situations à risque en évitant les événements où la convivialité alcoolisée est la règle.

Une application gratuite peut également aider à la réussite d’un janvier sobre. Elle permet de mieux gérer sa prise d’alcool durant un mois mais aussi pour toute l’année.

L’important est de réduire sa consommation alcoolique globale

Prendre part à la sixième édition du « Dry January », comme les 4,5 millions de personnes qui y auraient participé l’année dernière, permet de prendre conscience de son ingestion d’alcool et de son rapport à cette substance délétère. En cas de faux pas, il suffit de reprendre le défi le lendemain sans se décourager et sans culpabiliser d’avoir craqué. L’important est de réduire sa consommation alcoolique globale et d’adopter des habitudes plus saines. Si le défi est gagné, un sentiment légitime de fierté et d’accomplissement viendra alors renforcer la confiance en soi, avec quelques mauvais kilos en moins…

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Commentaires

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  1. Sourions, c’est encore la suite du réveillon! 🙂

    Dry, Dry, quelle homonymie… !

    “Charmant village de 1422 habitants à 20 km au sud-ouest d’Orléans, DRY est situé dans le périmètre du Val de Loire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO… (https://www.ccterresduvaldeloire.fr/dry/)

    Aucun rapport avec le concept temporaire d’Outre-Manche qui plaide pour une “sécheresse” momentanée en janvier… qui compte tenu de la météo depuis des semaines, ferait du bien aussi à nos esprits confinés entre pluie et brouillards…D’origine gallo-romaine sous le nom de Draviacum, Dry n’a aucun rapport avec la langue britannique, soyons rassurés!

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